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Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Edouard Philippe ou Gabriel Attal… dans le camp présidentiel, la crise politique rebat le jeu des ambitions

Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Edouard Philippe ou Gabriel Attal… dans le camp présidentiel, la crise politique rebat le jeu des ambitions
Le Premier ministre Gabriel Attal, dans la cour de l'Hôtel de Matignon, après l'annonce des résultats du second tour des élections législatives. A Paris, le 7 juillet 2024.

Bruno Le Maire est d’humeur nostalgique, lundi 17 juin, dans son vaste bureau de Bercy. Huit jours après la dissolution brutale de l’Assemblée nationale, le numéro 2 du gouvernement pressent la disparition prochaine de la majorité présidentielle. « Nous ne sommes plus dans le tableau »se lamente-t-il en parcourant les unes des magazines. S’il ne sait pas ce qu’il adviendra du gouvernement Attal à l’été 2024, l’ambition présidentielle de Bruno Le Maire est intacte. « Il s’y reconnaît pleinement » une blague de ses vieux amis.

Le locataire de Bercy ne sort pourtant pas renforcé – c’est le moins que l’on puisse dire – de ces cinq dernières semaines, qui ont plongé la classe politique dans un épais brouillard. « Son Meccano stratégique a été mis à mal par la dissolution et les élections législatives »analyse Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Institut français d’opinion publique (IFOP). Son projet, qui était de s’imposer comme l’héritier « naturel » d’Emmanuel Macron en vue de l’élection présidentielle de 2027, a été mis au placard.

Bruno Le Maire a publiquement pris ses distances avec le chef de l’Etat, après sept ans de propos flatteurs à son égard. La dissolution, « C’est la décision d’un homme »dit-il amèrement au début du mois de juin. Avant de se moquer de la « cloportes » qui fourmillent à l’Elysée. Aux législatives, l’ancien député de l’Eure a défendu la « ni LFI ni RN »de préférence sur le front républicain, en jetant par-dessus bord le « dépassement » originel du macronisme. « Il est redevenu le Bruno Le Maire de la primaire LR, alors qu’il avait su incarner une certaine hauteur de vue depuis 2017 »observe froidement un ancien ministre.

Dîner avec Marine Le Pen

Le maire du Havre, Edouard Philippe, s’est également émancipé lors de cette séquence, mais de manière plus flagrante et plus assumée que Bruno Le Maire. Emmanuel Macron a « a tué la majorité »accuse l’ancien Premier ministre le 20 juin. Le soir du second tour, il explique aux Français, dès que les résultats sont connus, que le président de la République a conduit le pays dans « une grande indétermination », les exposant à « terribles dangers ».

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« L’opinion publique a retenu que la rupture avec Macron était actée »M. Dabi note que les circonstances ont accéléré cette autonomisation. « Ce n’était pas prévu ainsi, mais il avait un profond désaccord avec le président et n’avait aucune raison de ne pas le dire.justifie le député européen Gilles Boyer, un fidèle. C’est une période qui change tout pour tout le monde, qui remet les compteurs à zéro. » « Il n’a pas été à la hauteur du moment »croit un ministre, pour qui « La dissolution a bouleversé les petits projets » du président d’Horizons.

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