Dans un entretien à Ouest-France, le ministre de l’Économie et des Finances a expliqué que les conditions à long terme continueront d’être prises en charge. Mais pour faire des économies, Bruno Le Maire n’exclut pas de modifier les conditions d’indemnisation des seniors au chômage.
Les personnes souffrant d’affections de longue durée (ALD) continueront à être indemnisées. C’est en tout cas ce qu’a promis le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, dans un entretien accordé à Ouest-France ce samedi 30 mars 2024. Si l’idée avait été esquissée par le locataire de Bercy, et cela destiné à faire des économies pour combler le déficit budgétaire de 2023, il a été abandonné au profit d’une potentielle modification des conditions d’indemnisation des chômeurs âgés.
« Nous ne voulons donc pas toucher aux ALD », qui sont « un pilier essentiel de la solidarité », a expliqué le ministre de l’Economie lors de son entretien. « Mais c’est justement parce que nous voulons protéger ces malades – ils sont douze millions – qu’il faut réfléchir plus globalement au financement de notre modèle social », a-t-il ajouté, soulignant les « choix » à faire.
Depuis le covid, les arrêts maladie ont augmenté de 10%
Vendredi, Thomas Cazenave, le ministre des Comptes publics Thomas Cazenave s’est dit « ouvert » à de nombreuses propositions pour réaliser des économies. Bruno Le Maire s’interroge quant à lui sur l’indemnisation des seniors au chômage : « Est-il vraiment pertinent que les plus de 55 ans aient une durée d’indemnisation plus longue ? N’est-ce pas une manière de transformer l’assurance chômage en retraite déguisée ?»
En remplacement, il imagine « un contrat dans lequel les seniors travailleraient 80 % de leur temps, toucheraient 90 % de leur salaire et auraient droit à 100 % de leur retraite ». Ce système pourrait être soutenu par plusieurs partis, le ministre indiquant être favorable au « partage des coûts », estimant que les entreprises avaient « une responsabilité particulière à exercer ».
Invoquant l’augmentation de 10% des arrêts maladie depuis le Covid, Bruno Le Maire entend réformer les indemnités journalières « afin de lutter contre les abus », selon « un principe de justice envers ceux qui travaillent ». Concernant une éventuelle augmentation des retraites et des prestations sociales, le ministre explique que la décision sera prise « lors du budget 2025 ».
« La question sur la table en ce moment est celle des économies supplémentaires nécessaires en 2024 pour garantir un déficit inférieur à 3% en 2027 », a-t-il ajouté. Alors que le gouvernement espérait que le déficit public du pays serait estimé à 4,9%, l’Insee l’a établi à 5,5% du PIB en 2023.