Bruno Le Maire exclut une nouvelle hausse d’impôts
L’abaissement d’un cran de la note souveraine française vendredi par l’agence de notation Standard & Poor’s a donné au ministre de l’Economie de nouveaux arguments pour justifier de futures réductions des dépenses publiques, tout en continuant d’exclure les hausses d’impôts.
Tandis que les oppositions profitaient de l’annonce de la dégradation par Standard & Poor’s (S&P) pour dénoncer la mauvaise gestion budgétaire du gouvernement, Marine Le Pen accusant Bruno Le Maire d’avoir « ruiné » la France, le ministre de l’Économie promettait de « continuer exactement sur cette voie ». le même chemin sans accélérer ni ralentir», dans une vidéo publiée samedi 1er juin sur YouTube.
La veille, la redoutable agence américaine Standard & Poor’s avait décidé d’abaisser la note française, passant de « AA avec perspective négative » à la note « AA- ». Très présent médiatiquement depuis vendredi, le locataire de Bercy a une nouvelle fois exclu toute augmentation d’impôts en 2025. Bruno Le Maire souligne encore plus la nécessité de réduire les dépenses publiques, sur les plus de 450 milliards d’euros de dépenses annuelles de l’Etat.
Le ministre a mis en avant les 10 milliards d’économies décidés en début d’année et sa volonté de rechercher 10 milliards de coupes supplémentaires en 2024, saluant également le travail d’Eric Woerth, qui a formulé jeudi des propositions destinées à « restaurer la confiance » entre l’Etat et les collectivités. .
détérioration des finances publiques
L’abaissement de la note de S&P ne doit pas en soi entraîner une hausse des taux d’emprunt de la France, mais il traduit la dégradation des finances publiques de la France, qui se rapproche encore d’un cran des pays du sud de l’Europe, se rapprochant loin des plus disciplinés du Nord. L’Allemagne n’a jamais perdu son Triple A, désormais trois crans au-dessus de la France.
Pour faire mentir S&P, qui ne voit pas le déficit de la France descendre en dessous de 3% du PIB en 2027, contrairement au gouvernement qui vise 2,9%, il faudra davantage d’engagements. En l’état, « les réformes ne seront pas suffisantes pour permettre au pays d’atteindre ses objectifs budgétaires », a critiqué l’agence de notation dans son analyse vendredi soir.
Sans majorité absolue au Parlement, le gouvernement devra trouver des compromis avec les oppositions, un exercice difficile et souligné par les agences de notation. S&P a noté « une incertitude quant à la capacité du gouvernement à continuer à mettre en œuvre ses politiques » en raison de la « fragmentation politique » en France.
dépenses liées à la crise Covid
Les départs brutales des figures de l’opposition vendredi soir ne présagent rien de bon pour un accord imminent. De LFI au Rassemblement national (RN) en passant par Les Républicains (LR), nombreux sont ceux qui ont attaqué le gouvernement sur son sérieux budgétaire, à l’approche des élections européennes du 9 juin. Bruno Le Maire, à Bercy depuis sept ans, une fois a encore justifié, à la première personne, le creusement des déficits depuis 2020 par les dépenses liées à la crise du Covid et au bouclier tarifaire sur l’énergie.
« Si aujourd’hui nous avons un niveau d’endettement élevé, pourquoi ? C’est parce que j’ai sauvé l’économie française », a souligné Bruno Le Maire. « J’ai pris les bonnes décisions au bon moment, qui aurait fait mieux ? Mais le « quoi qu’il en coûte » n’était pas exclusif à la France. Tous les pays européens ont dû intervenir pour gérer les crises de la décennie 2020, y compris ceux mieux classés que la France comme l’Allemagne ou l’Autriche.