Bruno Le Maire dit non à la hausse des impôts mais oui à la réduction des dépenses publiques
Bruno Le Maire a son idée pour mettre à jour le bulletin économique français. L’abaissement d’un cran de la note souveraine vendredi par l’agence de notation S&P Global Ratings en raison de l’endettement croissant a ainsi donné au ministre de l’Economie de nouveaux arguments pour justifier de futures réductions des dépenses publiques, tout en continuant d’exclure des hausses d’impôts.
Alors que les oppositions profitaient de l’annonce de ce déclassement pour dénoncer la mauvaise gestion budgétaire du gouvernement, le ministre de l’Economie a promis de « continuer exactement sur le même chemin sans accélérer ni ralentir », dans une vidéo publiée samedi sur YouTube.
« Je n’envisage pas d’augmenter les impôts français »
Très présent médiatiquement depuis vendredi, le locataire de Bercy depuis sept ans a une nouvelle fois exclu toute augmentation d’impôts en 2025, sur BFMTV… et même jusqu’en 2027, il a ensuite déclaré sur LCI : « jamais, je n’envisage pas ». augmenter les impôts des Français.
Bruno Le Maire insiste encore plus sur la nécessité de réduire les dépenses publiques, sur les plus de 450 milliards d’euros de dépenses annuelles de l’État. Le ministre a mis en avant les 10 milliards d’économies décidés en début d’année et sa volonté de rechercher 10 milliards de coupes supplémentaires en 2024, saluant également le travail d’Éric Woerth, qui a formulé jeudi des propositions destinées à « restaurer la confiance » entre l’Etat et les collectivités. .
La baisse de la note de S&P (de AA à AA-) ne doit pas en soi entraîner une hausse des taux d’emprunt de la France, mais elle exprime la dégradation des finances publiques de la France, qui se rapproche encore d’un cran du sud. pays européens, s’éloignant des pays du Nord plus disciplinés. Par exemple, l’Allemagne n’a jamais perdu son Triple A, désormais trois crans au-dessus de la France.
Une équation politique difficile
Pour faire mentir S&P, qui ne voit pas le déficit de la France descendre en dessous de 3% du PIB en 2027, contrairement au gouvernement qui vise 2,9%, il faudra apporter plus de garanties. Mais, sans majorité absolue au Parlement, le gouvernement devra trouver des compromis avec les oppositions, un exercice difficile et souligné par les agences de notation en raison de la « fragmentation politique » en France. A l’approche des élections européennes du 9 juin, les sorties brutales de figures de l’opposition, de LFI au RN en passant par LR, dès vendredi soir ne laissent pas présager un accord imminent.
Sur LCI, Bruno Le Maire a une nouvelle fois justifié, à la première personne, le creusement des déficits depuis 2020 par les dépenses liées à la crise du Covid et au bouclier tarifaire sur l’énergie. Cet argument « ne suffit pas », a toutefois objecté le premier président de la Cour des comptes Pierre Moscovici, interrogé dans La Tribune dimanche « parce que des politiques comparables et également coûteuses ont été menées dans tous les pays d’Europe ». « Il y a malheureusement une spécificité française », a-t-il regretté.