Bruno Le Maire annonce que l’Etat souhaite acquérir les activités régaliennes du groupe
Le ministre de l’Économie a confirmé que l’État souhaitait acquérir les activités régaliennes du groupe français de services informatiques Atos, en difficulté financière.
Le ministre de l’Economie Bruno Le Maire a annoncé dimanche 28 avril avoir adressé au géant français de l’informatique Atos, en difficulté, une lettre d’intention en vue d’acquérir l’ensemble des activités souveraines du groupe.
« J’ai déposé ce week-end une lettre d’intention en vue d’acquérir toutes les activités souveraines d’Atos », afin d’éviter que des activités stratégiques pour la France « passent entre les mains d’acteurs étrangers », a-t-il déclaré sur LCI, confirmant l’information révélée. Lundi par BFM Business.
Atos, en pleine tourmente financière, possède notamment des supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire et des contrats avec l’armée française.
4 000 collaborateurs principalement basés en France
Les activités concernées par la lettre d’intention couvrent notamment ces supercalculateurs, les serveurs participant à l’intelligence artificielle (IA) et à l’informatique quantique ou encore les produits de cybersécurité, a-t-on appris auprès du cabinet du ministre.
Ce périmètre génère un chiffre d’affaires annuel d’environ 900 millions d’euros, sur un total de près de 11 milliards d’euros pour l’ensemble du groupe Atos, et regroupe 4.000 salariés, principalement basés en France, précise la même source.
Dans ce dossier éminemment politique, l’État s’est déjà engagé à prêter 50 millions d’euros à l’entreprise pour l’aider à stabiliser sa situation financière et a acquis une « action préférentielle » qui lui permet d’opposer son veto à certaines opérations chez Bull, filiale d’Atos qui construit ses supercalculateurs.
Des « discussions » en cours avec les industriels
Pour cette lettre d’intention, action qui n’a aucun caractère contraignant, c’est l’Agence des Participations de l’Etat qui mène l’opération sous l’autorité de Bruno Le Maire, a souligné ce dernier.
Le ministre a cependant dit espérer « que l’Etat ne soit pas seul » et espère rallier d’autres acteurs français à cette opération. Sans donner leurs noms, il a expliqué qu’il pourrait s’agir d’entreprises opérant dans les domaines de la défense ou de l’aéronautique.
Selon son bureau, des « discussions » sont en cours « depuis plusieurs semaines » avec un certain nombre d’industriels « qui auraient du sens au regard du développement de ces activités ».