Divertissement

Bruce Springsteen, un fils du New Jersey sur la route cahoteuse vers la gloire

Bruce Springsteen, en concert au Monmouth Arts Center à Red Bank, New Jersey, le 11 octobre 1975, pendant la

Retrouvez tous les épisodes de la série « Bruce Springsteen et les 40 ans de « Born in the USA » » ici.

Trente-cinq ans, c’est tard pour devenir une superstar. Surtout dans le rock, une musique qui vénère la jeunesse avec son panthéon d’idoles mortes à 27 ans. L’explication de cette anomalie est simple : avant que le succès massif ne vienne avec l’album Né aux États-UnisParu en juin 1984, la carrière de Bruce Springsteen est mouvementée. Comme l’illustre le leitmotiv principal de ses chansons : l’idéalisme et l’enthousiasme se heurtent sans cesse à la distance entre le rêve et la réalité. Heureusement, la déception laisse (pas toujours) l’espoir d’une renaissance.

Lire l’histoire (en 1985) : Article réservé à nos abonnés Le petit monde de Bruce Springsteen

Dans son travail, les albums dont les titres commencent par « Born » – Né pour couriren 1975, et Né aux USA – indiquent deux bornes kilométriques sur une route vers la gloire qui n’est pas droite. Le point de départ est le New Jersey, un petit État densément peuplé à la périphérie de New York. Springsteen est né à Long Branch le 23 septembre 1949 et a grandi en pleine propriété dans un milieu modeste – mère secrétaire, père, entre autres, chauffeur de bus. Et catholique, ce qui s’entendra dans des textes au déterminisme de fer. Selon une formulation qu’il a répétée, ils n’échappent pas à la mécanique implacable « Damnation, rédemption, transcendance et disgrâce ».

L’enfant Bruce s’est également converti à une autre religion puisqu’il a découvert le jeu de jambes et les mouvements de hanches d’Elvis Presley (1935-1977) dans l’émission télévisée « Ed Sullivan Show » en 1956. L’une de ses plus anciennes chansons s’intitule Si j’étais prêtre (« si j’étais prêtre »), mais son credo devint le rock’n’roll et le Jersey Shore sa paroisse. Une quarantaine de stations balnéaires étendirent leurs promenades sur l’océan Atlantique, avec fêtes foraines et parcs d’attractions. Parmi elles, Atlantic City, le Las Vegas de la côte Est, et surtout Asbury Park, dont la réputation reposera sur ses groupes de bars.

Un « nouveau Dylan »

Le jeune Springsteen se retrouve très tôt confronté à un dilemme. Le guitariste veut se fondre dans la communauté souhaitée que serait un groupe de rock. Au milieu des années 60, ce seront The Castiles, une des innombrables émanations du garage rock, la réponse américaine aux Beatles, Stones et autres grands noms de la « British Invasion ». Suivront le power trio Earth, Steel Mill, Dr Zoom & The Sonic Boom, The Sundance Blues Band…

Seulement, il y a aussi un auteur-compositeur qui monte et qui va devoir assumer que le premier rôle lui revient. Cela n’a pas échappé à un obscur manager et producteur rencontré en 1971. Mike Appel est plein de l’aplomb qui manque à Springsteen. N’a-t-il pas réussi à lui décrocher une audition auprès d’une légende vivante de l’industrie musicale, John Hammond ? Ce découvreur de talents pour la maison de disques Columbia est à l’origine de la découverte de Billie Holiday, Aretha Franklin et Bob Dylan.

Il vous reste 70.1% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Malagigi Boutot

A final year student studying sports and local and world sports news and a good supporter of all sports and Olympic activities and events.
Bouton retour en haut de la page