BRICS : le FMI attend d’avoir « plus de détails » sur le système de paiement prévu – 24/10/2024 à 16:24
(AFP/MANDEL NGAN)
Le Fonds monétaire international (FMI) souhaite « plus de détails » sur le futur système de paiement international envisagé par les pays Brics, avant d’évaluer son impact sur le commerce international, a souligné la directrice du Fonds, Kristalina Georgieva.
Interrogée lors de sa traditionnelle conférence de presse lors des réunions annuelles du FMI et de la Banque mondiale (BM) qui durent jusqu’à la fin de la semaine, la directrice générale de l’institution a simplement répondu : « Nous avons besoin de plus de détails » pour déterminer l’impact d’une telle un système, alors que le Fonds s’inquiète des risques de fragmentation de l’économie mondiale.
L’idée d’un système de paiement alternatif, permettant aux principaux pays du Sud d’utiliser leurs monnaies nationales plutôt que le dollar ou l’euro, qui représentent actuellement près de 80% du commerce mondial, a été avancée mardi lors d’une réunion entre les Russes. Le président Vladimir Poutine et la présidente de la Nouvelle Banque de développement, Dilma Rousseff, lors d’un sommet en Russie.
« Nous avons des membres très différents, qui forment des groupes différents, mais tous soutiennent le FMI », a assuré Mme Georgieva, alors que la Nouvelle Banque de Développement a été lancée par les BRICS précisément comme alternative au FMI et à la BM.
Interrogée également sur les conséquences de la guerre à Gaza et au Liban sur l’économie du Moyen-Orient et notamment de l’Egypte, Mme Georgieva a souligné que les revenus perçus par le pays grâce au canal de Suez ont chuté de 70%, notamment en raison des attaques des Houthis. sur les navires transitant par la mer Rouge.
« En raison des difficultés (le conflit, NDLR), la région dans son ensemble a vu ses prévisions de croissance révisées à la baisse de 0,6 point de pourcentage entre avril et aujourd’hui », a ajouté le directeur général du Fonds.
Plus largement, Mme Georgieva a salué les avancées réalisées en matière d’assistance apportée aux pays confrontés à une crise de la dette, notamment via la « table ronde sur la dette souveraine mondiale », un espace de dialogue entre créanciers et pays en crise, qui a permis de « Rendre le processus » d’aide « plus prévisible et plus efficace ».
« Mais nous devons faire davantage pour permettre à ces pays de se remettre sur pied plus rapidement. De nombreux pays membres sont toujours confrontés à des taux d’intérêt et au service de la dette élevés, voire insoutenables, ainsi qu’à des problèmes de liquidité », a-t-elle prévenu.
Afin d’améliorer ces aspects, le FMI a multiplié ces dernières semaines ses annonces visant à baisser le coût des prêts qu’il accorde aux pays en difficulté.
Plus largement, « nous savons que la mondialisation n’a pas été bénéfique pour tout le monde, nous devons prendre soin de ceux qui ont été perdants », a reconnu Kristalina Georgieva.