Brice Pillard, ancien militaire blessé en Afghanistan devenu gardien de la flamme olympique
Blessé lors d’une embuscade en 2008, cet ancien militaire a été pris en charge au Centre national des sports de défense (CNSD) en Seine-et-Marne. Malgré son stress post-traumatique, il a pu reconstruire sa vie grâce au sport.
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Parmi la délégation française présente aux Jeux paralympiques, cinq para-athlètes sont des militaires ou d’anciens militaires. Certains ont été blessés à l’entraînement ou en opération, en Afghanistan ou en Irak. Le sport leur a permis de reconstruire leur vie, soutenus par plusieurs structures de l’armée et des associations comme le Bleuet de France.
Chaque année, près de 300 militaires, blessés physiquement ou psychologiquement, sont pris en charge au Centre national des sports de défense (CNSD), à Fontainebleau, en Seine-et-Marne. Ils peuvent reprendre le sport et se perfectionner. C’est le cas de Brice Pillard, qui souffre de stress post-traumatique. Cet ancien militaire était gardien de la flamme olympique et paralympique.
La carrière de Brice Pillard était toute tracée. Militaire de l’armée de Terre, du 8e régiment parachutiste d’infanterie de marine, il a fait partie de l’élite jusqu’en 2008 et une embuscade en Afghanistan qui a coûté la vie à dix soldats français et en a blessé 21 autres, dont lui. De la vallée d’Uzbin, il garde un syndrome post-traumatique qui l’a handicapé. « Quand je suis partie en arrêt maladie, j’ai pris 9 kilos, je ne sortais pas vraiment de la maison, il dit. C’est un gros obstacle dans notre vie, dans notre parcours, qu’il soit familial ou professionnel. J’ai arrêté l’armée alors que pour moi c’était tout. Je suis fils de militaire et j’ai toujours voulu faire ça. »
C’est en 2020, soutenu par le CABAT, l’unité d’accompagnement des blessés de l’armée, qu’il entame sa reconstruction par le sport et prend sa vie en main. « Je savais que le sport était bon pour moi, j’ai toujours été sportif dans l’âme. Même en tant que militaire, le sport est la base de la préparation. Dès qu’on me l’a proposé, je me suis lancé. C’était dur d’aller au premier camp d’entraînement et de revoir des gens, mais une fois que j’ai pris le coup de main, je n’ai plus voulu repartir. »
Au point de revenir au plus haut niveau. « Le fait de partir et de voir qu’on n’est pas seul à être blessé, de recréer des liens, de recréer la fraternité qu’on a retrouvée au régiment, ça a été essentiel pour moi. Et ça me pousse à me battre, à avancer et à faire des formations. »
Aux Jeux paralympiques, Brice Pillard soutient ses anciens frères d’armes. Il ne peut y participer en tant qu’athlète, les Jeux paralympiques ne sont pas ouverts à ceux qui ont des blessures mentales. Ce qu’il ne déplore pas puisqu’il prépare les Invictus Games, une compétition dédiée à tous les anciens militaires blessés. Déjà médaillé en 2023, le Toulousain sera capitaine de l’équipe de France en 2025. « Cela dit la France dans notre dos, il continue. Pour nous, le drapeau bleu, blanc, rouge coule dans nos veines, nous nous sommes engagés pour le drapeau, nous avons été blessés. »
« Et là, on nous offre l’opportunité de représenter les armées et la France à l’étranger, donc c’est un honneur et une fierté. »
Brice Pillard, gardien de la flamme olympiqueà franceinfo
À Vancouver, en février 2025, il participera au basketball en fauteuil roulant, au volleyball assis, à la natation, mais aussi au skeleton et au biathlon. « Il est possible de se relever après une blessure, mais pas seul », conclut-il.