Nouvelles locales

Brenda Biya révèle que son père et le président du Cameroun criminalisent l’homosexualité

Au Cameroun, l’homosexualité est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

Au Cameroun, l’homosexualité est passible d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

HOMOSEXUALITÉ – Une image forte qui a beaucoup fait parler. Brenda Biya, fille du président du Cameroun, a partagé ce dimanche 30 juin dans un post Instagram une photo où on la voit embrasser son partenaire, le mannequin brésilien Layyons Valença. Je suis fou de toi et je veux que le monde entier le sache  » Ce sont les mots qui accompagnaient le post de la femme de 26 ans, avec un simple emoji cœur à la fin.

En rendant publique sa relation, Brenda Biya, désormais installée en Suisse, pose un geste fort, alors que les relations homosexuelles sont toujours punies de cinq ans de prison au Cameroun. Dans le pays, la révélation fait d’autant plus parler que le père du rappeur n’est autre que Paul Biya, qui détient à 91 ans le record du chef d’Etat le plus longtemps en place.

La publication de Brenda Biya, connue sous le pseudonyme de King Nasty, a valu à la jeune femme de nombreux commentaires homophobes.

Bien qu’elle ait désactivé les commentaires sur son post, cela n’a pas empêché le débat de continuer. Connue pour poster des messages controversés, elle a été accusée par certains de vouloir à nouveau créer le buzz. La rappeuse avait déjà partagé des photos d’elle en train de fumer  » substances improbables  » selon Renseignements sur l’Afriqueou afficher des tarifs de taxi exorbitants, rappelle Courrier international.

Au Cameroun, les médias ne montrent pas l’image

D’autres ont également critiqué le privilège qui permettait seulement à certaines personnes de sortir au Cameroun : « Les lois anti-LGBT au Cameroun ciblent de manière disproportionnée les pauvres. La richesse et les relations créent un bouclier pour certains, tandis que d’autres subissent de graves conséquences »a commenté Bandy Kiki, un activiste LGBT, dans une publication Facebook, rapporte le BBC.

Brenda Biya n’a pas seulement reçu de critiques, et beaucoup ont salué la portée symbolique de ce geste qui est une véritable lueur d’espoir pour certains. C’est notamment le cas de l’activiste transgenre camerounaise Shakiro qui a qualifié ce post de « Un tournant pour la communauté LGBTQ+ au Cameroun « Et de déclarer que la fille du président » se positionne désormais comme une voix pour le changement social dans un pays où les tabous sont profondément ancrés  » L’avocate Alice Nkom, réputée pour sa défense des personnes LGBTQ+ dans le pays, a affirmé que Brenda Biya était une « modèle de courage » et a salué son  » message universel important d’amour « .

Le père de la jeune femme s’est jusqu’ici abstenu de tout commentaire, à l’instar de la majorité des médias camerounais qui risquent des sanctions en cas de représentations d’homosexualité.

Voir aussi sur Le HuffPost :

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page