Brenda Biya et sa petite amie sur Instagram.
SORTIR – « Maintenant je me sens libre. » Le dimanche 30 juin, Brenda Biya a fait son coming out sur Instagram en publiant une photo d’elle en train d’embrasser sa petite amie. Si l’annonce n’est pas passée inaperçue, c’est parce que Brenda est la fille de Paul Biya, le président du Cameroun, un pays où l’homosexualité est toujours considérée comme un crime passible de cinq ans de prison. Dix jours après son annonce, la jeune femme d’une vingtaine d’années est revenue sur sa décision. Parisien.
Elle n’a pas fait son post Instagram « pour le buzz »elle explique au quotidien français, mais pour aider « des gens qui souffrent à cause de ce qu’ils sont »pour leur « donner espoir » et leur faire sentir » moins seul » La fille de Paul Biya était également bien consciente des risques : « Je pourrais perdre beaucoup : rompre les liens avec ma famille, ne plus avoir le droit d’aller dans mon pays, être mis en prison… »
Brenda Biya raconte ainsi son long cheminement vers l’acceptation de soi. Ce premier coup de foudre pour une fille qu’elle a eu à 16 ans, une perspective ensuite « impensable » à cause de « les traditions de (son) pays ». Le sentiment qu’elle devrait cacher son orientation sexuelle « toute (sa) vie, à (sa) famille et au monde ». Puis, son départ pour la Suisse, qui « un peu libéré » et sa première relation avec une femme à l’université.
Si certains peuvent envier son statut de fille de chef d’État, la jeune femme d’une vingtaine d’années compare sa situation à celle d’une « Cage dorée » et se décrit comme « le mouton noir » de sa famille. Près de la Parisienelle parle d’elle « inconfort ». « Je ne me sentais pas complètement moi-même »elle explique.
D’où la nécessité d’annoncer publiquement sa relation. Une décision qu’elle n’avait partagée avec personne, pas même avec sa petite amie. « J’ai surpris tout le monde »commente-t-elle. Depuis, elle a reçu « beaucoup de soutien » mais aussi « réactions négatives et homophobes »lequel est « encore en train de digérer ».
Et sa famille ? « Mon frère m’a appelé en premier. Il était en colère surtout à cause de la façon dont je l’ai fait, parce que je l’avais annoncé sur les réseaux sociaux avant de lui en parler. »elle dit à la Parisien.
Ses parents lui ont demandé de supprimer le message. Depuis son refus, « C’est le silence radio ». Mais celle qui espère aujourd’hui que son histoire changera la loi dans son pays la répète : « Ce n’était pas seulement un post : cela signifiait s’accepter soi-même. »
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