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bras de fer entre les candidats au rachat et les créanciers du géant français de l’informatique

bras de fer entre les candidats au rachat et les créanciers du géant français de l’informatique

« On sent que les choses deviennent un peu tendues. Les discussions vont se poursuivre ce week-end et s’intensifier en début de semaine », précise une source proche du dossier.

Restructuration de la dette

Parmi les offres de rachat en lice figurent notamment celle d’EPEI du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky (autrefois en discussions pour racheter une partie d’Atos avant de voir les négociations rompues en février), allié au fonds Attestor ; et celui de Onepoint, premier actionnaire d’Atos avec environ 11% du capital, dans un consortium qui comprend également la société d’investissement de l’homme d’affaires Walter Butler et la société Econocom.

M. Kretinsky et Attestor ont indiqué avoir soumis une offre « entièrement financée » pour reprendre « l’intégralité du périmètre d’Atos », qui prévoit également l’annulation de 4 milliards d’euros de dette. Ils se disent prêts à apporter 1,9 milliard d’euros au groupe, dont 600 millions d’euros en fonds propres et 1,3 milliard de « financement opérationnel ».

L’offre de David Layani, patron de Onepoint, prévoit également une restructuration de la dette d’Atos à hauteur de 3,2 milliards d’euros, conformément aux souhaits du groupe. Le consortium qu’il dirige défend la « préservation de l’unité d’Atos » et propose une contribution de 1,8 milliard d’euros, dont 350 millions d’euros d’argent frais.

« Nous sommes toujours à la recherche d’un projet industriel viable. Nous soutiendrons un projet industriel crédible. Les discussions avec les deux sont toujours en cours », indique une source proche des créanciers.

Procédure structurée et dossier sensible

Mais les différentes fuites sur l’état de santé de l’entreprise et les positions prises dans la presse révèlent un intense bras de fer en coulisses entre toutes les parties. « La vitesse du déclin d’Atos est tout simplement énorme », a déclaré un porte-parole de l’EPEI, cité mercredi par Le Figaro. « Si cette restructuration n’est pas réalisée en tenant compte de la réalité de la situation financière de l’entreprise, il ne restera plus rien dans un an. »

De quoi irriter la conciliatrice Hélène Bourbouloux, qui a appelé toutes les parties « à la responsabilité de chacun de s’abstenir de toute communication sur ce dossier très sensible », et le président d’Atos Jean-Pierre Mustier. « Je tiens à rappeler aux différentes parties prenantes du dossier que nous sommes dans une procédure structurée et ordonnée, qui doit être respectée. Le conseil d’administration d’Atos s’efforce d’examiner de manière impartiale toutes les offres qui pourraient lui être soumises conformément à ses recommandations », a insisté M. Mustier.

Le syndicat CFE-CGC d’Atos, majoritaire, avait déjà appelé mercredi à la « transparence » et alerté « sur le fait que les salariés sont aujourd’hui les plus oubliés dans le processus de restructuration en cours ».

Alors que le compte à rebours est en cours, les enjeux des prochains jours sont clairs, pour l’un des acteurs du dossier : « un accord rapide est nécessaire pour rétablir la stabilité nécessaire (à la situation), avec un actionnaire de référence clair, car c’est ce qui donnera confiance aux clients et aux collaborateurs.

Autonomie stratégique française

Dans une tribune transpartisane, les parlementaires appellent « tous les acteurs publics et économiques à maintenir Atos sous pavillon français pour protéger notre autonomie stratégique ». « Atos doit rester français, entier, indépendant », insistent notamment les présidents des groupes LR à l’Assemblée nationale et au Sénat Olivier Marleix et Bruno Retailleau, leurs homologues socialistes Boris Vallaud et Patrick Kanner ainsi que Fabien Roussel, secrétaire national de le PCF.

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