Le leader de la boxe française était inconsolable mercredi soir après sa médaille d’argent suite à sa défaite en finale des Jeux olympiques en -63,5kg.
À Roland-Garros
Comment vous sentez-vous après cette finale et la médaille d’argent ?
Sofiane Oumiha : Honnêtement, j’ai du mal parce que je cherchais quelque chose de grand. Le résultat n’a pas été en ma faveur, c’est comme ça, c’est le sport. Il faut avancer et digérer. Je ne peux pas me contenter d’une médaille d’argent parce que je ne suis pas venu chercher ça.
Vous avez déclaré après votre demi-finale que la « fin sera belle ». Êtes-vous toujours d’accord avec cela ?
(il sourit) Ce n’est pas la fin que j’aurais imaginée. Ce n’est pas beau pour moi mais j’apprendrai à savourer cette médaille, comme j’ai appris à digérer mes défaites. On se relèvera quoi qu’il arrive. Aujourd’hui (mercredi) a été une journée sans pour moi.
Quelle est votre analyse du combat ?
C’était super serré, ça aurait pu tourner dans les deux sens, malheureusement, ça n’a pas tourné comme je le voulais. Ce sont les aléas du sport, il faut que je me relève. Je suis dans l’équipe de France senior depuis plus de douze ans, j’ai erré un peu partout dans le monde et c’était important pour moi de gagner cette médaille d’or. J’ai quitté ma famille, ma femme, mes enfants, je n’ai pas pu assister à la naissance de mon premier enfant car je n’étais pas là (il était aux JO de Tokyo). J’ai tellement donné à la boxe et je me suis dit qu’elle me le rendrait ce soir. Malheureusement non, c’est comme ça. Il y a des choses plus graves, il faut que je digère et dans une semaine, je le ferai.
Avez-vous réussi à profiter de l’ambiance à Roland-Garros ?
Oui, mais tu es tellement concentré sur ton combat… Bien sûr que tu es transcendé par le public, mais il ne faut pas en faire trop et te laisser contrarier. Le public était là, les gens étaient là, j’ai essayé de faire de mon mieux. J’espère que la fête sera belle pour Billal (Bennama, finaliste en -51kg jeudi soir). En espérant que l’hymne national retentisse jeudi soir.
Vous avez écrit une belle page de la boxe olympique française malgré tout…
Oui, entre le « Soso » de Rio à 21 ans et celui de Paris qui a 29 ans ce n’est plus pareil. Beaucoup de choses se sont passées, des résultats, de la boxe professionnelle, des titres de champion du monde, des titres européens, mais la fin sera cette défaite ici. On ne se souvient que de la première. Aujourd’hui, je suis 2ème.
Comment voyez-vous l’avenir ?
J’ai envie de profiter de mes proches, de ma famille et Dieu sait ce qu’il me réserve. Il faut que je digère ça et on se relèvera quoi qu’il arrive car il y a des choses plus graves. En tant que compétiteur, je ne vais pas m’amuser à fêter cette médaille d’argent. Merci à tous les Français, à mes entraîneurs, à ma femme… Mais c’est un jour de défaite, même si c’est de l’argent, je ne peux pas me permettre d’aller fêter ça. Ce n’est que du sport avant tout, mais profitons de ces Jeux pour nous retrouver et profiter ensemble.
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