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Bouleversée, Rachida Dati dit oui aux radios puis au RN

Le ministre de la Culture s’est engagé à trouver « une solution de financement » pour les radios communautaires dont les subventions ont été brutalement réduites dans le projet de budget 2025. Et s’est dite favorable à une proposition du RN pour mieux encadrer leur répartition.

Rachida Dati a répondu à la colère des radios communautaires, privées de financements. Photo Thibaud Moritz/AFP

Par Olivier Milot

Publié le 23 octobre 2024 à 6h55

Mis à jour le 23 octobre 2024 à 9h41

ÔJe serais curieux de savoir qui a eu l’idée géniale de réduire les aides du Fonds de soutien à l’expression des radios locales (FSER) de plus de dix millions d’euros (24 millions contre 35) dans le projet de budget 2025. Elle a en tout cas provoqué une vive levée de boucliers de la part de quelque 750 radios communautaires pour lesquelles l’aide du Fonds représente en moyenne 40 % de leurs ressources. Et comme ces radios irriguent les quatre coins de la France, il était inévitable que le ministre de la Culture fasse l’objet de vives critiques au Parlement contre cette coupure nette. C’est précisément ce qui s’est passé ce mardi 22 octobre au soir alors que Rachida Dati était auditionnée par la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale.

Quasiment aucun député, quel que soit son camp politique, qui ne se soit ému ou ne se soit insurgé contre cette mesure dénonçant pêle-mêle » une attaque contre la diversité « ,  » les conséquences dévastatrices pour le secteur » ou une baisse de crédit « ingérable » que les collectivités locales – également prises à hauteur de cinq milliards d’euros par l’État – n’allaient pas compenser. Rachida Dati était d’autant plus mal à l’aise avec cette baisse brutale du FSER qu’elle contrastait fortement avec un projet budgétaire par ailleurs quasi stable d’une année sur l’autre (hors inflation), et qu’elle se retrouve en opposition directe avec tous ses discours. autour du soutien à la culture en milieu rural qui constitue l’un des axes majeurs de sa politique. Une erreur donc qu’elle a dû rattraper en câlinant lesdites radios.  » Dans certaines régions, ils constituent quasiment le seul accès à la culture, la seule expression culturelle et nous y sommes très attachés. « . Et surtout en expliquant qu’elle s’était engagée auprès des représentants de ces radios à  » trouvez-leur une solution de financement » avec le soutien des parlementaires. De quel acte.

« Il faudrait faire le tri… »

Rachida Dati aurait pu s’arrêter là mais dans son envie évidente de caresser le Rassemblement national, elle a repris une proposition de Philippe Ballard. Lancé dans une intervention où il a expliqué la nécessité pour le monde de la culture de participer à l’effort collectif de reconstitution du déficit de l’Etat, le député RN de l’Oise a proposé d’assainir les radios associatives.  » Dans ce monde coexistent des stations tout à fait honorables et qui nécessitent un soutien, mais aussi d’autres qui peuvent faire des commentaires à l’antenne en dehors du champ républicain. Il faudrait faire la part des choses et attribuer les subventions selon des critères plus solides », a lancé le député RN sans expliquer qui serait chargé de séparer le bon grain de l’ivraie. «  Quelques millions d’euros pourraient ainsi être économisés », a-t-il conclu.

Est-ce l’heure tardive ou la volonté de mettre un terme à cette interminable audience, mais Rachida Dati n’a ni donné son accord, ni accepté.  » Vous avez raison, ces 750 radios ne sont pas toutes de même qualité et niveau et parfois de même nécessité. Je suis plutôt favorable à la mise en place de critères de contrôle. Là-dessus, je suis d’accord avec toi, il n’y a pas de difficultés « . Drôle de réponse d’un ministre de la Culture qui n’était pas connu à ce moment-là pour être un auditeur de radio associative, qui ignore peut-être que des critères existent déjà, et de qui on attendait plutôt une réponse en forme de défense de la diversité. .

Cammile Bussière

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