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Bosch va fermer son usine de Mondeville

Après soixante ans d’aventures industrielles aux portes de Caen (Calvados), le groupe allemand a annoncé la fermeture du site en 2026. Aucun repreneur n’a été retenu. Les 400 salariés sont ébranlés.

C’est comme si l’usine était déjà fermée. Le parking est vide. Une banderole accrochée à la clôture flotte au vent. L’activité est à l’arrêt jusqu’à lundi, pour laisser le temps au personnel de digérer la nouvelle.

L’an dernier, la direction de l’entreprise avait annoncé vouloir vendre l’usine. Elle s’était donné jusqu’en juillet 2024 pour trouver un repreneur, ce qui s’annonçait compliqué. L’usine de Mondeville a une large palette d’activités. Elle fournit des constructeurs automobiles mais effectue également des tâches de sous-traitance électronique pour un fabricant de haut-parleurs.

Ce mercredi 9 juillet, des dirigeants de Bosch sont venus d’Allemagne, accompagnés de représentants de la filiale française. Ils ont annoncé qu’aucun candidat au rachat n’avait été retenu. L’usine fermera en 2026.

« Nous savions qu’il était difficile de trouver un repreneur socialement acceptable, qui accepterait de reprendre l’entreprise telle qu’elle était, avec les mêmes conditions de travail. »concède Emmanuel Dos Santos, du syndicat CFTC.

« Plusieurs candidats à la reprise se sont manifestés, dont un récemment qui avait un vrai projet industriel. Il a été à peine reçu », a-t-il ajouté. s’interroge Hélène Burgat, la maire de Mondeville. « On ne nous a pas dit pourquoi ce projet de reprise a été rejeté. »

Le personnel avait appris à venir travailler dans l’incertitude. L’annonce de la fermeture a quand même pris tout le monde par surprise. « C’est comme quand vous savez qu’un être cher va mourir. Peu importe à quel point vous êtes préparé, c’est un choc énorme », « C’est un vrai scandale, explique Fabrice Paysant, un autre représentant du syndicat CFTC. Des témoins décrivent des salariés sans voix, abasourdis, d’autres en pleurs ou en colère.

L’usine de Mondeville a été construite en 1961. Elle fabriquait d’abord des téléviseurs, puis des autoradios. Le site a été racheté par Bosch en 1991 pour fournir les constructeurs automobiles. Après la crise de 2008, l’établissement s’est diversifié dans l’électronique et s’est ouvert à d’autres marchés.

En 2017, le magazine L’usine Nouvelle lui décerne le trophée de l’Usine de l’Année. « pour son positionnement stratégique, l’efficacité de son système de production et ses méthodes d’implication des équipes. » Sept ans plus tard, il y a quelque chose d’ironique dans ce titre honorifique.

« Cette fermeture est un véritable gâchis », déplore le maire de Mondeville. « Nous avons ici un outil industriel de qualité qui fonctionne avec 400 salariés qui sont formés et qui ont fait du bon travail », continue Hélène Burgat qui exprime une totale « incompréhension ».

Le 15 juillet, les représentants du personnel sont convoqués à une réunion pour fixer un calendrier de négociations. Le groupe Bosch est prospère et a la réputation d’être plutôt généreux. Les salariés espèrent désormais pouvoir partir dans des conditions honorables.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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