Nouvelles locales

Borne fait polémique en tournant le dos à un professeur dénonçant les bidonvilles

Élisabeth Borne est dans la tourmente depuis sa visite à Mayotte. Deux semaines après le cyclone Chido qui a ravagé l’archipel, faisant au moins 39 morts et blessant plus de 4 000 personnes, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale accompagnait le Premier ministre François Bayrou à Mayotte. Alors qu’elle se trouvait à Kawéni, au nord de Mamoudzou, Élisabeth Borne a été interpellée par un professeur de collège mais, elle a préféré couper court à l’échange. Cet homme déplorait les problèmes d’aides et d’approvisionnement dans les bidonvilles. « Dans tous les bidonvilles, personne n’est venu. Vous pouvez dire ce que vous voulez aux informations, la réalité est là », a-t-il dénoncé, lors d’une séquence enregistrée par BFMTV ce lundi 30 décembre. L’ancienne Première ministre a alors répondu : « La réalité est qu’il y a des distributions comme vous avez fait. » 

Un autre homme lui a alors indiqué que « personne n’a vu ces distributions ». En réponse, Élisabeth Borne a assuré qu« elles existent et que peut-être les gens ne sont pas bien informés ». Il a ainsi répliqué que certains points relais se trouvaient à « 5 kilomètres à pied » et que les habitants devaient ainsi s’y rendre « en plein caniard ». « Ça fait dix kilomètres (aller-retour), sans eau, sans nourriture. C’est infaisable. » Au lieu de répondre, Élisabeth Borne a alors préféré tourner les talons. 

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« La définition même du mépris », « cette image résume tout »…

La séquence a fait scandale sur le réseau social X et a fait réagir des personnalités politiques. « Élisabeth Borne à Mayotte prise en flagrant délit d’indifférence et de mépris à l’égard de la souffrance de la population. Cette image résume tout », a notamment pointé  Nicolas Dupont-Aignan sur X. Florian Philippot a de son côté jugé que l’ex-cheffe de gouvernement « s’en fout littéralement » de la situation à Mayotte : « Quel député osera décemment ne pas voter la censure de tout ça dès janvier », a-t-il ajouté. « La définition même du mépris. Élisabeth Borne : il n’y a pas de 49.3 face à la détresse des enseignants », a enfin fustigé l’eurodéputée LFI, Manon Aubry. 

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Le professeur d’EPS nommé Yann Pagan, ayant interpellé Élisabeth Borne dans l’après-midi, est revenu sur son échange auprès de BFMTV. « Madame Borne n’a aucune réponse à apporter (…) L’État ne fait absolument rien dans ces bidonvilles. Il n’y a pas eu d’accès à l’eau, ni à la nourriture et aux soins ». Il a estimé qu’il y avait « une volonté de l’État de ne pas secourir cette population », faisant le constat que « seuls des bénévoles, des élèves, des collégiens, des lycéens portent secours à leurs semblables »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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