bonne nouvelle, les constructeurs y pensent déjà
Le patron de la branche concession Mobilians dresse un bilan plutôt sombre du marché automobile actuel. La crainte désormais est d’avoir « trop » d’usines en 2025 et 2026. Pour relancer la demande, les marques devront baisser leurs prix.
Si la dynamique 2024 continue d’être bonne avec un jour ouvré de plus (104 contre 103 en 2023) entre janvier et fin mai, le mois de mai a été plutôt maussade pour les ventes d’automobiles qui ont baissé de 2,9% à données comparables. jours ouverts. Une baisse qui signale l’arrêt d’un marché qui avait redémarré pour de bon depuis plusieurs mois et qui laisse une nouvelle fois place à la baisse des livraisons suite à un niveau de commandes moindre au second semestre 2023. Et une baisse des immatriculations, les constructeurs n’en peuvent plus les moyens alors que l’outil industriel est encore conçu pour un marché français de plus de 2 millions d’unités, chiffres d’avant Covid. Un constat partagé par l’économiste Bernard Jullien : «Si jamais les ventes venaient à rester très nettement en retard, on aurait un gel de l’industrie automobile car on aurait trop d’usines en 2025-2026. Mais nous n’en sommes pas encore là« . Pour l’instant, certains signaux montrent un ralentissement, qui s’opère surtout sur le front des véhicules électriques, ceux qui sont très logiquement les premiers à décliner : le constructeur Tesla a décidé de licencier des milliers de personnes et n’a pas atteint le plein rythme attendu dans ses usines.
En France, certains concessionnaires commencent à s’en inquiéter, d’autant que cela risque de s’ajouter à d’autres difficultés : remboursement tardif des primes de leasing électrique, rappel massif des airbags chez Stellantis, etc.
Les prix vont baisser
Interrogé ce matin par nos confrères de RMC, Marc Bruscher, le patron de la branche concession des Mobilians (anciennement CNPA, Conseil national des professionnels de l’automobile) prévient déjà que la baisse des prix catalogue est dans l’esprit des constructeurs. Et nous parlons de prix catalogue, qui sont à dissocier des remises que l’on peut ensuite obtenir en négociant directement avec le distributeur.. « Elle est déjà en embryon dans les produits qui sortiront au second semestre 2024.« , raconte celui qui est également à la tête d’un groupe de distribution. « C’est la chronique d’une mort annoncée. La pénurie d’offre est derrière nous, nous sommes désormais confrontés à une crise de la demande« , ajoute M. Bruscher. Il faut dire que les prix ne cessent d’augmenter depuis 2019 en Europe.
Mais alors quelle réduction, et sur quel type de véhicule ? Les marges semblent déjà serrées sur les modèles urbains électrifiés qui n’offrent pas autant de rentabilité. Mais comme on l’a vu ces derniers mois, Toyota, Volkswagen ou encore Renault se sont battus avec des milliers d’euros de remises. sur les véhicules électriques pour relancer la demande. Gageons qu’ils opteront pour la même stratégie lorsqu’il s’agira de véhicules à moteur thermique, qu’ils soient seuls ou à assistance électrique.
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