La grève des machinistes se poursuit chez Boeing. Le groupe aéronautique américain a annoncé, mardi 8 octobre, le retrait de l’offre faite au syndicat IAM (International Association of Machinists), qu’il accuse d’avoir formulé des revendications déraisonnables, et la suspension des discussions visant à mettre fin à ce mouvement qui a paralysé ses deux principales usines depuis la mi-septembre.
Boeing a pris cette décision, officialisée par une communication interne consultée par l’Agence France-Presse, à l’issue d’un troisième round de négociations de deux jours, qui s’est achevé mardi.
Le syndicat IAM a déclaré une grève depuis le 13 septembre, touchant 33 000 membres dans la région de Seattle, berceau de Boeing. Les deux principales usines du groupe, Renton (productrice du 737, son avion le plus vendu) et Everett (productrice du 777 et abritant plusieurs programmes militaires) font partie des sites totalement fermés.
Une enquête pour définir les « priorités » de la négociation
Dans la lettre interne, la responsable de l’aviation commerciale de Boeing, Stephanie Pope, indique que la direction de l’avionneur a soumis de nouvelles propositions, améliorées par rapport à la version précédente, lors de ce troisième cycle de discussions. Le groupe a notamment augmenté les salaires nets et les retraites, selon le dirigeant.
« Malheureusement, le syndicat n’a pas pris ces propositions au sérieux »préférant, selon elle, faire des demandes « des éléments non négociables qui dépassent de loin les limites de ce qui est acceptable si l’on veut rester compétitif ». « Par conséquent, poursuivre les négociations n’aurait pas de sens à ce stade et nous avons retiré notre offre »a conclu Stéphanie Pope. Boeing se dit néanmoins prêt, selon elle, à de nouvelles négociations dès que l’IAM le voudra «pour discuter d’un accord respectueux (de la) collaborateurs et préserve l’avenir des (L’)entreprise « .
« Nous gagnerons notre cause »a réagi l’IAM dans un communiqué publié sur son site, affirmant que Boeing avait refusé « offrir à tous (nouveau) augmentation de salaire »et envisager des mesures d’évolution de carrière ou de cotisation au fonds de pension des salariés.
Le syndicat prévoit de mener une enquête auprès de ses membres la semaine prochaine pour définir « priorités » de cette négociation. « Nous sommes solidaires »a lancé l’IAM, « unis et prêts à relever le défi contre l’une des entreprises les plus puissantes du monde ». Le syndicat, malgré tout, s’est déclaré « prêt à poursuivre les échanges en direct ou via un médiateur ».
Mesures prises pour préserver la trésorerie pendant la grève
Deux rounds de négociations (les 17 et 18 septembre, puis le 27 septembre) ont déjà eu lieu en présence des médiateurs fédéraux pour tenter de parvenir à un nouvel accord social de quatre ans. Un projet d’accord a été rejeté le 12 septembre – date d’expiration de l’accord précédent – par près de 95 % des membres de l’IAM-District 751, la branche locale du syndicat. Ils n’étaient pas satisfaits des propositions, notamment en termes d’augmentations de salaire (+ 25 % au lieu des + 40 % demandés) et de retraites. Ils ont voté à 96 % en faveur de la grève.
Boeing a adressé, le 23 septembre, hors médiation, une offre qualifiée de « meilleur » Et « final »prévoyant notamment une augmentation de salaire de 30 %. Cette proposition a été rejetée par la direction syndicale.
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Le constructeur, qui traverse une période difficile en raison de problèmes de qualité de production, a pris des mesures pour préserver sa trésorerie pendant la grève. Il a notamment eu recours au chômage technique, qui touche des dizaines de milliers de salariés du groupe.
L’agence de notation financière Standard and Poor’s a annoncé mardi avoir placé la notation de Boeing sous surveillance négative en raison de la grève, ce qui signifie que l’avionneur américain pourrait entrer dans la catégorie des emprunteurs spéculatifs.
Plusieurs médias américains ont affirmé que le constructeur envisageait une augmentation de capital d’au moins 10 milliards de dollars (environ 9,1 milliards d’euros) pour lever de nouveaux capitaux.
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