JULIEN DE ROSA / AFP
Une aile d’un Boeing 737 Max et la dérive d’un Boeing 737 photographiés lors du Salon international de l’aéronautique et de l’espace de Paris-Le Bourget.
ETATS-UNIS – Coup dur pour Boeing. L’avionneur a accepté de plaider coupable d’une accusation de fraude criminelle dans l’enquête sur les crashs mortels du 737 MAX en 2018 et 2019, a indiqué le ministère américain de la Justice dans un document déposé au tribunal dans la soirée du dimanche 7 juillet. Le groupe aéronautique a également accepté de payer une amende de 243,6 millions de dollars (environ 221,68 millions d’euros), a précisé le tribunal. La BBC.
En 2021, le ministère américain de la Justice a accepté de ne pas poursuivre Boeing pour deux accidents ayant causé au total 346 morts. Il s’agit de deux crashs : celui de la compagnie Lion Air en 2018, lorsqu’un 737 MAX s’est abîmé en mer une dizaine de minutes après son décollage de Jakarta, tuant 189 personnes, puis l’année suivante en 2019, celui d’un autre 737 MAX qui s’est écrasé six minutes après son décollage près d’Addis-Abeba, tuant 157 personnes.
Plusieurs enquêtes ont mis en cause le logiciel anti-décrochage MCAS et dénoncé une formation inadéquate des pilotes. Lorsqu’il avait accepté de ne pas poursuivre Boeing, le ministère américain de la Justice avait posé deux conditions : l’avionneur devait payer une lourde pénalité, et surtout respecter une période de trois ans de surveillance et de reporting renforcés. Or cette période a été marquée par de nouveaux incidents, qui rendent l’accord de 2021 caduc.
Un « accord trompeur », dénoncent les familles des victimes
Les familles des victimes des deux accidents du 737 MAX sont « très déçu » L’accord conclu entre Boeing et le ministère de la Justice a été annulé, a indiqué dimanche un avocat du cabinet Clifford Law qui les représente. En plaidant coupable, Boeing évite un procès pénal, ce que réclament les familles des victimes.
« Cet accord de faveur ignore le fait que 346 personnes sont mortes à cause de la conspiration de Boeing. »Paul Cassell, professeur de droit à l’Université de l’Utah qui représente de nombreuses familles de victimes, a déploré dans un communiqué CNN. « Cet accord trompeur et généreux n’est clairement pas dans l’intérêt public », il ajouta.
« Au cours des cinq dernières années, de nombreuses preuves ont été présentées qui démontrent que la culture de Boeing, qui privilégie le profit à la sécurité, n’a pas changé. Cet accord de plaidoyer ne fait que renforcer cet objectif biaisé de l’entreprise. »a également fustigé le cabinet d’avocats Clifford.
Un porte-parole de Boeing a confirmé lundi 8 juin que la société avait conclu un accord « accord de principe sur les termes d’une résolution avec le ministère de la Justice »Si l’accord proposé par le département obtient l’approbation d’un juge fédéral, l’entreprise sera placée en probation pendant trois ans, supervisée par le tribunal fédéral de district du district nord du Texas.
Durant cette période, le ministère de la Justice nommera un contrôleur indépendant pour vérifier que les mesures de sécurité sont correctement mises en œuvre, avec des rapports annuels au gouvernement, indique le rapport. New York TimesSi Boeing ne respecte pas les conditions, il pourrait être à nouveau sanctionné.
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