Le ministère américain de la Justice a proposé au constructeur aéronautique un règlement comprenant une amende de 243 millions de dollars et un plaidoyer de culpabilité pour fraude.
Boeing, qui peine depuis plusieurs mois à démêler ses nombreux problèmes, s’apprête à franchir une étape cruciale dans l’affaire liée au double crash du Boeing 737 Max 8, en 2018 et 2019. L’avionneur américain doit être jugé pénalement pour ces deux catastrophes qui ont fait 346 victimes. Mais il a reçu la semaine dernière une proposition du ministère américain de la Justice (DOJ), pour un règlement à l’amiable. « L’offre du ministère de la Justice à Boeing est de plaider coupable d’une accusation criminelle en cours (déposée en 2021) pour complot en vue de frauder la FAA, le régulateur américain de l’aviation. « , L’accord prévoit une amende de 243 millions de dollars et la nomination d’un superviseur indépendant pour trois ans, a confirmé à l’AFP Paul Cassell, avocat des familles concernées par l’affaire pénale.
Boeing avait jusqu’à dimanche soir pour choisir sa voie : accepter cet accord – que le juge peut refuser de valider mais dont il ne peut pas modifier les termes – ou risquer un long procès pénal à l’issue incertaine. « Les familles s’opposeront vigoureusement à cet accord « , L’agence de presse Reuters a déjà prévenu Paul Cassell. Le géant de l’aéronautique avait reconnu avoir commis une fraude lors de la certification du 737 Max 8, impliqué dans les deux accidents mortels. En vertu de cet accord, Boeing acceptait de payer 2,5 milliards de dollars et s’engageait, entre autres, à renforcer son programme de conformité. Mais les audits lancés après les différents incidents survenus depuis le début de l’année sur Boeing ont identifié des problèmes de non-conformité et des lacunes dans le contrôle qualité du groupe. Les familles des victimes réclament un procès et une condamnation de Boeing.