(BFM Bourse) – BNP Paribas a publié des résultats un peu moins bons qu’attendu sur les trois premiers mois de l’année. L’établissement a bénéficié d’une forte dynamique de la banque d’investissement et de financement tandis que la banque de détail en France a livré une performance inférieure aux attentes.
Comme très souvent, BNP Paribas inaugure le bal des résultats pour les banques françaises cotées, donnant ainsi le la pour le secteur.
Pour ce premier trimestre, la copie rendue par la banque s’avère mi-figue mi-raisin. « BNP Paribas a livré un ensemble mitigé de résultats », note Royal Bank of Canada. « Mitigé », abonde de son côté Morgan Stanley dans une note.
À la Bourse de Paris, l’action BNP Paribas souffre quelque peu après la publication de ces comptes, reculant de 3,7% vers 11h, l’une des plus fortes baisses du CAC 40.
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Les métiers actions en forte croissance
La banque a publié un bénéfice net de 2,95 milliards d’euros, en repli de 4,9% sur un an. BNP Paribas explique que cette baisse s’explique « exclusivement » par le niveau « très élevé » des éléments exceptionnels qui avaient gonflé le résultat net du premier trimestre 2024. Ce montant s’avère par ailleurs en ligne avec les attentes, logées à 2,94 milliards d’euros, selon un consensus cité par Royal Bank of Canada.
Morgan Stanley note toutefois que le résultat brut d’exploitation, bien qu’en hausse de 3,5% sur un an, est inférieur aux attentes de 3%. Si, globalement, le produit net bancaire, c’est-à-dire les revenus de la banque, est en ligne avec le consensus, les coûts sont eux supérieurs de 2%.
Par division, BNP Paribas a été portée par la banque de financement et d’investissement (CIB). Cette division a signé un premier trimestre record, avec un produit net bancaire en hausse de 12,5%, dépassant les attentes du consensus, et un résultat avant impôt en hausse de 12,5%.
Les activités de marchés ont été particulièrement dynamiques. Les métiers actions, dérivés et de gestion de titres sur les marchés (« equity & prime services ») ont enregistré une croissance de 42,1%, grâce notamment à la forte hausse de la volatilité sur les marchés. L’activité de produits de taux, de changes et de matières premières (FICC) a crû de 4,4% sur un an.
La banque de détail en France déçoit
Dans la division CPBS (Commercial, personal banking & services), qui rassemble les activités de banque de détail, de financement automobile et de crédit à la consommation, Royal Bank of Canada note que les revenus de la France ont été inférieurs aux attentes.
Le produit net bancaire de la banque de détail en France a progressé de 2,6% à 1,66 milliard d’euros. Mais cette hausse est avant tout due à la bonne dynamique des commissions. Les revenus d’intérêt, c’est-à-dire a différence entre les intérêts dégagés sur les prêts et la rémunération des dépôts, ont été stables. BNP Paribas a évoqué « l’effet combiné de la progression des marges sur les dépôts à vue et des tensions sur les marges de crédit dans un environnement de marché compétitif » pour expliquer la stabilité de ces revenus. Le résultat brut d’exploitation de la banque de détail en France a été par ailleurs inférieur de 7% au consensus, selon Morgan Stanley.
Du côté de la solvabilité, le ratio CET 1, qui rapporte les fonds propres à l’encours pondéré des risques, s’est établi à 12,4% pile en ligne avec les attentes. Morgan Stanley estime qu’il s’agit d’un « soulagement » car les investisseurs avaient des inquiétudes sur ce sujet avant la publication.
À noter également que le coût du risque, c’est-à-dire les provisions passées pour faire face aux risques de crédit, a été meilleur qu’attendu, avec un montant de 786 millions d’euros contre un consensus de 846 millions.
Un pépin sur l’acquisition d’Axa IM
BNP Paribas a confirmé ses objectifs pour 2025, qui incluent notamment une rentabilité des fonds propres « tangibles » (c’est-à-dire retraité de certains impacts comptables) de 11,5%. La banque a également confirmé tabler sur des revenus en hausse de plus de 5% par an en moyenne pour la période 2024-2026 ainsi que sur une progression moyenne de son bénéfice net de 7% par an sur la même période, et de 8% pour le bénéfice par action.
BNP Paribas a récemment dû faire face à un revers concernant l’acquisition d’Axa IM, branche de gestion d’actifs d’Axa. Le groupe a signé l’accord en décembre pour racheter cette société pour un prix de 5,1 milliards d’euros.
Le 14 avril, la Banque centrale européenne (BCE) s’est prononcée sur le traitement prudentiel de cette acquisition. L’interprétation de la BCE empêcherait BNP de bénéficier sur cette opération du « compromis danois », un mécanisme qui permet de réduire l’impact du coût en capital des activités d’assurance des groupes bancaires, en évitant une double comptabilisation. Comme l’explique EY, ce « compromis » permet de pondérer par les risques une participation dans des activités d’assurance plutôt que de la déduire totalement du ratio CET1.
BNP Paribas avait indiqué la semaine dernière que l’interprétation de la BCE conduirait le rachat d’Axa IM à avoir un impact négatif de 0,35 point de pourcentage sur son ratio CET 1 contre 0,25 point initialement estimé. Le retour sur capitaux investis lié à cette transaction en année trois serait de 14%, contre 18% précédemment.
Julien Marion – ©2025 BFM Bourse
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