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Bnp paribas act.a : Dans un contexte d’incertitude politique, quels risques pèsent sur les banques françaises cotées ?

(BFM Bourse) – En première ligne des incertitudes politiques, les banques françaises cotées ont connu un parcours difficile suite aux résultats du second tour des élections législatives.

Les trois banques françaises cotées, BNP Paribas, Société Générale et, dans une moindre mesure, Crédit Agricole SA, ont de nouveau fait l’objet en début de semaine de la défiance des investisseurs, effrayés par l’incertitude politique et la percée du Nouveau Front Populaire aux législatives.

Lundi et mardi, les actions BNP Paribas ont perdu 4,07%, Société Générale 3,46% et Crédit Agricole SA 1,76%.

« L’environnement opérationnel des banques françaises pourrait être sous pression si l’incertitude politique persiste au-delà des élections législatives », prédit Fitch dans une note la semaine dernière.

C’est effectivement le cas cette semaine, le second tour des élections législatives convoquées après la dissolution de l’Assemblée nationale n’ayant abouti à aucune majorité absolue.

Autre épine dans le pied des banquiers, susceptible de refroidir les investisseurs : le retournement des résultats entre le premier et le deuxième tour, à l’avantage du Nouveau Front populaire (NFP), devant le camp présidentiel et le Rassemblement national (RN).

Par exemple, en juin, un directeur d’une grande banque française déclarait à l’AFP que le programme du NFP était « plus sérieux » économiquement que celui du RN, tandis que le patron d’un grand gestionnaire d’actifs le qualifiait d' »irresponsable ».

Les banques cotées ont déjà connu un mauvais mois de juin : Société Générale a perdu près de 20% de sa valeur boursière, BNP Paribas, 12% et Crédit Agricole SA, près de 15%. C’est le pire mois depuis mars 2023 pour les deux premières et depuis juin 2022 pour la troisième.

Une attitude attentiste face au climat politique

Dans leur activité, les banques sont également soumises depuis plusieurs semaines à l’attentisme des agents économiques. La banque en ligne N26 a ainsi fait état d’un « EEG plat » les week-ends qui ont suivi la dissolution, avec des transactions nettement moins nombreuses chez ses clients français.

L’incertitude ambiante n’est pas de nature à relancer le marché du crédit immobilier, à l’arrêt depuis plusieurs mois, et pèse sur le moral des chefs d’entreprise. Lundi, le Medef a brandi la menace d’une « crise économique profonde et durable » en cas d’application de plusieurs mesures du Nouveau Front populaire, qui pourraient affecter la santé économique des entreprises et de leurs créanciers.

Les banques ont aussi quelque chose à perdre en termes de répartition de l’épargne de leurs clients. Une nouvelle situation fiscale, notamment pour les plus riches, risque de bouleverser leurs choix d’investissement, davantage à l’avantage des acteurs étrangers que des acteurs nationaux.

Pour le reste de la clientèle, la députée verte Sandrine Rousseau a par exemple estimé vendredi 5 juillet sur le plateau de RMC qu’il fallait « augmenter la rémunération du Livret A », un coût supplémentaire pour les acteurs bancaires.

Un programme peu favorable aux banques

Dans son programme, le NFP, alliance du PS, de LFI et des Ecologistes, arrivé en tête dimanche soir mais sans majorité, cible directement les banques.

Il a annoncé vouloir « réguler la banque et la finance » à plusieurs niveaux : accroître les réserves, interdire le financement des énergies fossiles et augmenter la taxation des transactions financières. Autant de pans de l’activité et du potentiel de développement des banques, notamment non mutualistes.

Elle veut également s’appuyer sur une place bancaire publique, incarnée actuellement par la Caisse des dépôts et consignations (CDC), la Banque Postale (LBP) et Bpifrance, pour octroyer des financements à taux préférentiels aux PME et TPE. Cette mesure est synonyme d’une concurrence accrue sur ce marché pour les banques établies.

La gauche a aussi écrit dans son programme qu’elle souhaitait « plafonner les frais bancaires ». Or la banque de détail, qui voit déjà ses marges se réduire depuis plusieurs semestres, vit en partie de ce type de commissions.

Le syndicat de gauche prévoit aussi de « généraliser la taxation des superprofits ». Avec des profits records ces deux dernières années – 28 milliards d’euros accumulés en 2022 et 30 milliards d’euros en 2023 pour la Société Générale, BNP Paribas, le Crédit Agricole, BPCE, le Crédit Mutuel et La Banque Postale -, les banques pourraient logiquement se sentir visées.

Le programme du PFN propose enfin une « taxation accrue des transactions financières » et veut « soumettre à cotisations » les dividendes et les rachats d’actions, dont sont friands BNP Paribas et Société Générale.

Ce qui découragera encore davantage les détenteurs d’actions bancaires de les conserver dans leurs portefeuilles.

(Avec AFP)

SS – ©2024 BFM Bourse

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Ray Richard

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