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« Bloc maghrébin » et Sahara : Tebboune fait les yeux doux au Maroc

Abdelmadjid Tebboune face à la presse algérienne, le 30 mars 2024. Crédit : DR

Lors de son dernier entretien périodique avec la presse, le président algérien Abdelmadjid Tebboune est revenu le 30 mars sur la création du « bloc du Maghreb » qu’il compte former avec la Tunisie, la Libye, voire la Mauritanie, qui reste réfractaire à l’idée, évoquant au passage la conflit régional autour du Sahara.

Jusqu’à présent, l’initiative algérienne excluait de facto le Maroc, mais devant les journalistes, Tebboune a tempéré ses propos concernant Rabat : « En raison du vide actuel, en l’absence d’action commune au Maghreb »Alger a le souhait « organiser des rencontres maghrébines sans exclure aucun parti », a-t-il déclaré. Et pour justifier ça « cet espace est une initiative bénéfique pour les pays de la région en rassemblant et en unifiant leurs voix sur les questions qui les concernent, d’autant plus que nous partageons quasiment les mêmes problématiques ». « Ce bloc n’est dirigé contre aucun autre État et la porte est ouverte aux pays de la région »a ajouté le président algérien, décrivant« inacceptable » le fait « pour isoler qui que ce soit ».

Quant à la question du Sahara, le locataire de Mouradia qui remet en jeu son fauteuil de président en septembre prochain, son règlement dans le cadre de l’ONU « n’est pas dirigé contre nos frères du Maroc ni contre qui que ce soit, mais c’est une question de décolonisation », dit-il avant de glisser : « Si nous utilisons la raison au lieu des menaces et de la force, nous parviendrons à une solution. »

La tempérance des propos de Tebboune sur les questions qui divisent le Maghreb intervient dans un contexte où l’Algérie a fait marche arrière après sa dernière sortie contre le Maroc : parmi le lot de diplomates récemment nommés par Alger à ses chancelleries, deux consuls ont été désignés à Casablanca et Oujda. Une première depuis 2021, date de la rupture unilatérale par l’Algérie de ses relations diplomatiques avec le Maroc.

Ce mouvement faisait suite au drôle d’épisode de « Biens algériens expropriés par Rabat ». Après avoir condamné cette décision du Maroc et menacé de réagir avec véhémence auprès des instances internationales, l’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a finalement reconnu que le Royaume avait pris une décision. « décent », ajoutant que le « le sujet était clos ». Cette volte-face n’a pas été expliquée par les autorités algériennes, mais entre-temps des correspondances consulaires divulguées à la presse par la diplomatie marocaine avaient révélé que la posture algérienne était totalement inappropriée.

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Eleon Lass

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