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blessures, abandons… Carlos Alcaraz, quel est le problème ?

L’Espagnol a annoncé vendredi son retrait du tournoi de Rome, son troisième retrait de la saison sur terre battue. Il cherche toujours les raisons de ses blessures à répétition, qui le pénalisent depuis fin 2022.

France Télévisions – Éditorial Sport

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Carlos Alcaraz contraint à l'abandon face à Thiago Monteiro à Rio le 20 février en raison d'une blessure à la cheville.  (PABLO PORCIONCULE / AFP)

Carlos Alcaraz pousse son rocher. Absent à Monte-Carlo et à Barcelone en raison d’une blessure au bras, l’Espagnol a effectué un retour éphémère à Madrid (éliminé en quarts de finale). Il pensait avoir enfin apprivoisé la montagne de blessures. Mais le destin attaque Alcaraz comme les dieux sur Sisyphe, le poussant à se retirer vendredi, en raison d’un « œdème musculaire » au même bras, pour le Masters 1000 de Rome, dernière répétition avant Roland-Garros. Sa préparation au Grand Chelem parisien est loin d’être idéale et la série de blessures qu’il a subies depuis un an et demi pose question, même s’il ne fêtera ses 21 ans que dimanche 5 mai.

Neuf blessures différentes en moins de deux ans

Depuis l’automne 2022, Carlos Alcaraz a subi neuf blessures différentes, l’obligeant à abandonner ou à déclarer forfait pour onze tournois. « Ce qui est le plus surprenant, c’est qu’il se blesse à chaque fois à des endroits différents »remarque Paul-Henri Mathieu, capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis, qui avait alerté après sa carrière sur les risques de surentraînement chez les jeunes, dans les colonnes du Parisien.

Le double vainqueur du Grand Chelem (US Open 2022 et Wimbledon 2023) n’arrive plus à faire face, entre gêne musculaire (avril et octobre 2023), déchirures aux ischio-jambiers (février 2023) et déchirures abdominales (octobre 2022), post-arthrite. -blessure traumatique de la main (avril 2023) et entorse de la cheville puis blessure du bras en 2024.

Guillaume Levavasseur, médecin du sport et membre de l’équipe médicale de Roland-Garros, fait la distinction entre les blessures « lié à une surexploitation, une surcharge de travail dans la zone concernée »comme la plupart des blessures musculaires et tendineuses, et celles liées à « un accident traumatisant »comme les entorses.

Préoccupé par ces deux catégories de causes, Carlos Alcaraz avoue un certain impuissance, dans un entretien au quotidien sportif espagnol. Marca : « Souvent, je ne comprends pas les situations et je (à son équipe) demandez pourquoi les blessures surviennent même si je fais les choses correctement : je dors bien, je mange bien, je m’entraîne bien. »

Un jeu « très exigeant pour votre corps »

Au-delà d’une fragilité désormais avérée, le jeu puissant et dynamique de Carlos Alcaraz, comme de Rafael Nadal, est très exigeant physiquement. Arnaud Clément, consultant pour franceinfo : sport, abonde dans le même sens : « Quand on observe son jeu spectaculaire, son explosivité, la violence de ses frappes, on sent que c’est très exigeant sur son corps. » Même si sa palette est plus large que celle de son aîné au même stade de sa carrière, lui permettant déjà de gérer ses efforts par séquences.

« Au même âge, il est bien plus complet que Rafael Nadal, même si l’intensité est la même. Il est très fort physiquement mais il sait aussi jouer avec deux coups de raquette, il va au filet, il peut raccourcir les échanges. en confectionnant des coussins… »

Paul-Henri Mathieu, capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis

sur franceinfo : le sport

L’Espagnol n’a peut-être pas encore pleinement pris conscience de sa vulnérabilité, préalable à son adaptation. « Il est dans la catégorie fragile, maintenant il le saitaffirme Paul-Henri Mathieu. S’il veut jouer longtemps, il devra être prudent et ajuster son entraînement ou commencer à s’entraîner un peu différemment. C’est ce qu’a fait Nadal : au début de sa carrière, il s’est beaucoup blessé. Au final, il a réussi à gérer et à jouer longtemps. » Le docteur Levavasseur souligne également la nécessité pour le Murcien d’apprendre à comprendre son corps, rappelant « ses crampes en demi-finale de Roland-Garros 2023, dès le troisième tour » contre Novak Djokovic, de 16 ans son aîné.

Les voyages tuent la jeunesse

Même si Arnaud Clément le remarque « J’ai déjà pris beaucoup de précautions et de sagesse, en me retirant des tournois lorsque cela était nécessaire »Carlos Alcaraz doit encore trouver son rythme de compétition. « Il y a aussi une gestion de calendrier au cours de l’année, donc choisissez vos tournois et jouez peut-être un peu moins. »suggère Paul-Henri Mathieu. Il a fait beaucoup d’expositions, il faudrait peut-être faire attention à tous ces déplacements répétitifs, qui n’aident pas à la récupération. » Dans la gestion de ses saisons comme de ses matchs, l’expérience l’aidera à mieux connaître son corps. « Il faut trouver le bon équilibre entre préparation physique et récupération »confirme le docteur Levavasseur.

« C’est un travail continu, zone par zone, pour identifier les causes et prévenir les blessures. »

Arnaud Clément, ancien capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis,

sur franceinfo : le sport

Arrivé à 18 ans, toujours en pleine croissance, Carlos Alcaraz espère qu’au fil des années ses muscles le laisseront tranquille : « J’ai 20 ans et mon corps n’est pas prêt. J’ai besoin de quelques années pour que mon corps s’adapte à cette demande. Je pense qu’en prenant soin de moi dans les prochaines années, tout ira mieux. »

En attendant, l’Espagnol soigne du mieux qu’il peut ses blessures. Il est apparu à Madrid avec une manche de compression qui limite les traumatismes musculaires de son bras blessé, comme à Wimbledon en 2022. Selon Marca, il a également subi un traitement utilisant une pompe diamagnétique, une nouvelle technologie censée accélérer la régénération des tissus, mais dont l’efficacité scientifique n’a encore jamais été établie. Des petits remèdes à des maux tenaces, qui mettent à mal la carrière du plus jeune numéro 1 mondial de l’histoire depuis un an et demi.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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