« Blake et Mortimer », signé Juillard, une dernière fois
Une sortie très attendue, la nouvelle aventure de Blake et Mortimer, signée du dessinateur André Juillard, décédé l’été dernier.
Publié
Temps de lecture : 2min
Il s’agit du trentième album des aventures du célèbre duo inventé par le Belge Edgar P. Jacobs. Sobrement intitulé Signé Olriknous retrouvons nos héros éternels, si britanniques, et leur foutu ennemi, le colonel Olrik.
L’action se déroule en Cornouailles, la légende arthurienne est invoquée, une nouvelle machine extraordinaire du professeur Mortimer joue un rôle important, et le tout se déroule sur fond de nationalisme fanatique et de chasse aux immigrés détestable. Pour le reste, vous apprécierez une fois de plus le machiavélisme du tristement célèbre Olrik, archétype du méchant dont on ne se lasse pas, et dont le portrait illustre la pochette de l’album.
La sortie de cet album nous donne l’occasion d’évoquer le souvenir du dessinateur André Juillard qui, malade, a utilisé ses dernières forces pour achever cet ouvrage avant de nous quitter au cœur de l’été. Ce nouvel opus de Blake et Mortimer En témoigne une nouvelle fois, André Juillard était un maître incontesté de la ligne claire. Un digne héritier, justement, du grand Jacobs.
Rigueur de la mise en scène, élégance de la ligne, décors au trait, André Juillard incarnait la tradition franco-belge. Aussi modeste que sûr de lui, il se met presque exclusivement au service de très bons scénaristes.
On peut citer Patrick Cothias, avec qui il a cosigné la saga de Sept vies de l’épervierPierre Christin, décédé lui aussi récemment – c’est décidément une génération qui disparaît – avec qui il a signé Les voyages de Lénaet Yves Sente, son ami sur Blake et Mortimer. On doit à ce duo pas moins de 8 albums, parmi les meilleurs de la série.
Avant d’être sacré en 1996, le grand prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre, André Juillard a remporté à lui seul le prix du meilleur album au festival international de la bande dessinée. Le livre est intitulé Le carnet bleu (éd. Casterman). Bleu comme la couleur de notre vague d’âme, au moment de clôturer la nouveauté Signé Olrikdont le dessin de couverture est le dernier qu’il a réalisé, et qui se trouve toujours sur sa table de travail dans son atelier breton, face à la mer.