Une mesure radicale pour endiguer le déficit croissant de la Sécurité sociale
Les arrêts maladie coûtent cher à la Sécurité sociale. Les dépenses ont augmenté de 56 % depuis 2017, pour atteindre 12 milliards d’euros en 2022. La Cour des comptes prône une réforme pour endiguer cette tendance. Lors d’une conférence de presse le 29 mai 2024, son premier président, Pierre Moscovici, a souligné l’urgence de cette situation, le déficit de la Sécurité sociale risquant de se creuser pour dépasser les 17 milliards d’euros. ici 2027. Les réformes envisagées incluent l’interruption de l’indemnisation des absences de moins de huit jours, l’augmentation du délai de carence de trois à sept jours, ainsi qu’une réduction du taux de prise en charge par l’Assurance Maladie.
Ces mesures, qui pourraient permettre d’économiser jusqu’à 1 milliard d’euros par an, visent à redistribuer la charge financière entre la Sécurité sociale, les entreprises et les salariés. Cette redistribution vise non seulement à réduire les dépenses publiques mais aussi à inciter les entreprises et les assurés à gérer plus prudemment les arrêts de travail.
Qui a dit que les arrêts courts non compensés signifiaient que les arrêts n’étaient pas effectués ?
Les conséquences possibles pour les salariés et les entreprises seraient considérables. Les salariés, notamment, verraient leur couverture pour les arrêts maladie de courte durée potentiellement supprimée, ce qui pourrait les amener à reconsidérer la nécessité de certains congés. D’un autre côté, les entreprises pourraient devoir supporter une part plus importante des coûts, notamment si des jours d’attente pour l’ordre public sont introduits. Cette mesure pourrait représenter une économie importante pour les entreprises, même si les salariés subiraient une perte de revenus.
L’approche de la Cour des comptes, bien que pragmatique, nécessite une concertation étroite avec les partenaires sociaux pour en mesurer toutes les conséquences potentielles. Pierre Moscovici insiste sur la nécessité de solutions équilibrées et durables, reflétant la complexité du problème et l’importance de sa résolution pour la stabilité financière de la France.