La France a décidé le 15 décembre (2023) de ne plus accorder de bonus écologique aux véhicules électriques (VE) fabriqués en Chine, et de le réserver uniquement aux voitures à batterie répondant à une note environnementale minimale. L’Europe prévoit d’augmenter les droits de douane sur les véhicules électriques chinois de 10 à 25 % cet été. Mais les États-Unis, de leur côté, sont « en avance » et ont déjà fixé à 25 % les droits de douane sur les importations chinoises de véhicules électriques, sous le mandat de D. Trump.
Mais demain mardi 14 mai 2024, grâce à une entrée de campagne plus officielle de Joe Biden contre son adversaire, Donald Trump, pour les élections présidentielles de novembre, les autorités américaines devraient annoncer des mesures protectionnistes accrues contre tous les produits chinois liés à l’énergie. Ce sont les minéraux entrant dans la composition des batteries, des panneaux solaires, ou encore des batteries elles-mêmes.
Mais ce sont surtout les taxes à l’importation sur les VE chinois qui devraient bondir, passant de 25 % actuellement, ce qui est déjà plus que partout ailleurs (sauf Turquie, 50%), 100%, un quadruplement pur et simple. Or, Joe Biden maintient que ces décisions n’auraient pas «rien à voir avec une guerre commerciale avec la Chine« , comme il l’a dit le mois dernier en annonçant vouloir tripler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium chinois. Ce qui est évidemment sujet à caution.
Concrètement, cela signifierait qu’une voiture de l’Empire du Milieu, importée pour 20 000 dollars américains (avant taxes), coûte actuellement déjà 25 000 dollars après application des taxes à l’importation, et coûterait 40 000 $ après la mesure après frais de douane mais avant application de la TVA américaine, appelée « sales tax », qui varie selon les états. Pas rien.
Une mesure préventive avant tout
Même si cela ne semble pas pour l’instant causer de réels préjudices aux constructeurs chinois, qui en vendent encore très très peu aux Etats-Unis (quelques milliers de voitures, pour un marché de 15,5 millions d’unités). Cela ressemble beaucoup à de la « prévention », une manière de se protéger pour l’avenir.
Il faut dire que la secrétaire au Trésor américaine, Janet Yellen, a elle aussi récemment mis en garde contre la surcapacité de production chinoise, et le risque de voir des VE à bas prix inonder le marché américain, pour écouler la production. Indignés, les USA ont constaté leurs dérives, et ont réagi de manière anticipée à ce phénomène qui touche déjà l’Europe, nous avons déjà évoqué le sujet dans nos colonnes. Les ports européens stockent en effet actuellement des centaines de milliers de véhicules électriques chinois, en attente d’acheteurs.
Ces fameux VE chinois semblent donc, avec leurs promesses de prix de vente bien inférieurs à ceux des constructeurs locaux, faire très peur aux autorités.qui veulent leur couper l’herbe sous le pied, freiner leurs ambitions avant même que BYD, MG, XPeng, Nio, ou autres Dongfeng et Geely ne puissent étendre un réseau actuellement plus que clairsemé.
Et s’il ne s’agit pas d’une guerre commerciale, cela y ressemble beaucoup.
Source : avec l’AFP. Photo Byd.