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Biden met les démocrates au défi de torpiller sa candidature – 09/07/2024 à 13:45

Joe Biden et son épouse Jill sur les pelouses de la Maison Blanche à Washington, le 7 juillet 2024 (AFP / Chris Kleponis)

Joe Biden et son épouse Jill sur les pelouses de la Maison Blanche à Washington, le 7 juillet 2024 (AFP / Chris Kleponis)

Joe Biden a exhorté lundi les législateurs d’un Parti démocrate divisé à « se rassembler » autour de sa candidature, et a mis au défi les sceptiques de le défier lors de la convention de nomination d’août, alors que les appels au retrait de sa candidature se poursuivent.

« Je suis fermement déterminé à rester dans la course », a écrit le président américain dans une lettre adressée aux députés démocrates, de retour en session à Washington après la pause du 4 juillet.

« Il est temps de se rassembler », a déclaré le démocrate de 81 ans.

Sa porte-parole a tenté de calmer une vague de spéculations déclenchée par un article du New York Times selon lequel un spécialiste de la maladie de Parkinson s’est rendu à la Maison Blanche huit fois en huit mois, entre l’été 2023 et le printemps dernier.

« Le président (Joe Biden) est-il traité pour la maladie de Parkinson ? Non. (…) Prend-il des médicaments pour la maladie de Parkinson ? Non », a déclaré Karine Jean-Pierre, sans préciser qui le spécialiste était venu voir ni dans quel but, se retranchant derrière une obligation de « confidentialité ».

Elle a noté que Biden avait consulté un neurologue trois fois lors de ses examens annuels, dont le dernier a été rendu public en février, et qu’il avait été testé pour diverses maladies neurodégénératives lors de ces examens, avec des résultats négatifs.

Dans la soirée, l’exécutif américain est allé jusqu’à publier une lettre du médecin du président, confirmant que Joe Biden n’avait pas consulté de neurologue en dehors de ces contrôles annuels.

– « Étrange débat » –

Les inquiétudes grandissent dans le camp démocrate depuis le débat fin juin contre Donald Trump, au cours duquel il est apparu très fatigué et confus.

« Il avait l’air extrêmement pâle, c’est le moins que l’on puisse dire », a déclaré Donald Trump à Fox News lundi soir, dans sa première interview depuis leur duel télévisé.

« C’était un débat étrange, car dès les deux premières minutes, les réponses qu’il a données n’avaient pas beaucoup de sens », a ajouté le républicain de 78 ans.

Selon lui, le démocrate « ne veut pas baisser les bras » et pourrait bien rester candidat à l’élection présidentielle de novembre.

Joe Biden a déclaré aux législateurs qu’il n’était « pas aveugle » aux « préoccupations » exprimées depuis le débat.

Mais lors d’un appel diffusé lors de l’émission matinale de MSNBC, il a violemment attaqué les rebelles de son propre parti.

« Ces gars qui pensent que je ne devrais pas me présenter, qu’ils se présentent contre moi. (…) Défiez-moi à la convention démocrate en août », a déclaré furieux Joe Biden.

Joe Biden accueille cette semaine à Washington le sommet de l’Otan. L’occasion pour les dirigeants des pays alliés de jauger eux aussi de l’état du président américain, même si un porte-parole de l’exécutif, John Kirby, assure n’avoir « détecté » aucun signe d’inquiétude à ce sujet parmi les membres de l’Otan.

Le président américain prévoit également de donner une rare conférence de presse en solo jeudi.

– Décision lourde –

L’octogénaire met tout en œuvre pour paraître dynamique et plein d’enthousiasme.

Par exemple, dimanche, il a prononcé une série de discours improvisés et de bains de foule en Pennsylvanie.

Joe Biden a également annoncé de nouveaux déplacements : au Michigan vendredi, Etat qui, comme la Pennsylvanie, sera déterminant en novembre, puis au Texas et au Nevada plus tard.

Plusieurs élus démocrates estiment désormais ouvertement qu’il est temps pour lui de jeter l’éponge. Un élu influent, Adam Smith, a déclaré à CNN que Joe Bien devrait « démissionner » car le président « n’est pas la personne adéquate pour transmettre le message du Parti démocrate ».

Mais d’autres lui ont apporté leur soutien, notamment Hakeem Jeffries, le chef de la minorité démocrate à la Chambre des représentants.

« J’ai clairement indiqué publiquement le lendemain du débat que je soutenais le président Joe Biden… Ma position n’a pas changé », a-t-il déclaré à CNN.

Malgré ces divisions, la contestation va-t-elle se cristalliser et déboucher sur une offensive coordonnée, soutenue publiquement par de très grands noms du parti, pour inciter Joe Biden à céder son siège ?

Ce serait une décision très difficile à prendre dans un calendrier extrêmement serré.

Premièrement, rien n’indique que le président américain accepterait de renoncer à son poste.

Même si tel était le cas, le Parti démocrate risquerait d’assister à une convention de nomination chaotique en août à Chicago.

Finalement, si un nouveau candidat était désigné, il ne lui resterait qu’un peu plus de deux mois pour faire campagne avant l’élection du 5 novembre.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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