Joe Biden a annoncé l’interdiction de nouveaux forages « offshore » sur une immense étendue maritime. Une façon de se mettre en travers d’une promesse de campagne majeure de Donald Trump : doper la production de gaz et de pétrole. A peine le président démocrate a-t-il déposé le texte que celui qui lui succédera le 20 janvier a réagi en annonçant son intention de l’annuler « immédiatement ».
L’interdiction couvre plus de 2,5 millions de kilomètres carrés. Sans date limite, elle s’appliquera le long de la côte Atlantique des Etats-Unis comme de la côte Pacifique, dans l’est du golfe du Mexique et au large de l’Alaska, dans le détroit de Béring. « Le moment est venu de protéger ces côtes pour nos enfants et petits-enfants », a justifié le président démocrate qui va passer la main le 20 janvier. « Le potentiel relativement mineur en matière d’énergies fossiles des zones protégées ne justifie pas les risques pour l’environnement, pour la santé publique et pour l’économie que poseraient de nouvelles concessions et de nouveaux forages ».
Retour en arrière difficile pour Donald Trump
« Nous n’avons pas à choisir entre protéger l’environnement et faire croître notre économie ; ou entre préserver nos océans, nos côtes et la nourriture qu’elles produisent, et maintenir des prix bas de l’énergie. Ce sont de fausses alternatives », a-t-il dénoncé. Le message est clairement destiné au président élu républicain, qui pendant la campagne a promis de forer à tour de bras pour faire baisser le coût de l’essence, alors que la production d’hydrocarbures des Etats-Unis évolue déjà à des niveaux records.
Joe Biden s’appuie sur une loi de 1953 donnant autorité au gouvernement fédéral sur l’exploitation des ressources du sous-sol marin au large des côtes, le « Outer Continental Shelf Lands Act ». Ce texte ne prévoit pas expressément le droit pour le président de revenir, sans passer par le Congrès, sur une décision d’interdiction de nouveaux forages.
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Les ONG de défense de l’environnement se félicitent de cette décision. En revanche, la future porte-parole de l’administration Trump, Karoline Leavitt évoque une « décision scandaleuse » et une « vengeance politique ». Interviewé par l’animateur de radio Hugh Hewitt, Donald Trump a expliqué qu’il « annulera l’interdiction immédiatement. […] Qu’est-ce qu’il fait ? Pourquoi il fait ça ? », s’interroge-t-il.