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BFMTV : Quand Apolline sépare le bon grain de l’ivraie

On a pu observer la manière agressive avec laquelle la journaliste de BFMTV a sans cesse contesté les déclarations de Fabien Roussel, invité de son « face à face » lundi 26 août. Le lendemain, Gérald Darmanin a pu s’exprimer très librement. Il en était de même pour François Bayrou hier matin, invité à donner son avis sur le choix que pourrait faire Macron pour le poste de Premier ministre.

Le matin à 8h30, Apolline de Malherbe reçoit un invité sur BFMTV pour un « face à face » d’une vingtaine de minutes. Le titre de l’émission semble indiquer que la journaliste n’est pas là uniquement pour poser des questions à ses invités mais aussi pour confronter son point de vue au leur. Sauf que certains invités sont bien mieux traités que d’autres. Depuis longtemps, on avait remarqué que son comportement était souvent très agressif avec certains invités et très conciliant avec d’autres. Suivre de près son « face à face » avec Fabien Roussel le 26 août a été révélateur de la stratégie qu’elle a employée ce jour-là. Le secrétaire national du Parti communiste français est un homme qui parle clairement et d’une manière que tout le monde peut comprendre ; ce qui le rend plutôt sympathique aux yeux des Français qui ne votent pas communiste. Mais pas aux yeux d’Apolline de Malherbe à en juger par l’agressivité qu’elle affiche face à lui à chaque fois qu’elle le reçoit. Le 26 mars-août, à chaque réponse de son invité, elle contredisait, parlant longuement en même temps que son invité, afin de l’empêcher de faire comprendre ses arguments. Il en fut ainsi du début à la fin, quels que soient les sujets discutés, et plus particulièrement ceux relatifs à la formation du gouvernement.

Beaucoup de bienveillance envers Gérald Darmanin

Mardi 27 août, le ministre démissionnaire de l’Intérieur était l’invité du « face à face ». Sans être interrompu une seule fois, Gérald Darmanin a pu répondre aux questions d’Apolline de Malherbe sur différents sujets, notamment le temps mis par le président Macron pour tenter de trouver un Premier ministre capable de mettre en place un nouveau gouvernement. La différence de traitement par rapport à l’invité de la veille était flagrante.

Résumé sur Wikipédia, le parcours d’Apolline de Malherbe nous apprend que cette fille de châtelain, née en 1980, a fait Sciences-Po et qu’elle a soutenu la candidature de Jean-Pierre Chevènement à l’élection présidentielle de 2002. On lit également dans le récit de son parcours de journaliste que « son choix de ne pas décrire le Rassemblement national comme un parti d’extrême droite est critiqué par certains de ses collègues ; Abel Mestre, journaliste au Monde, y voit « le symptôme d’une pratique du journalisme qui se contente de commentaires et de réactions à chaud plutôt que d’un travail de fond sur les histoires et les projets du parti ». On lui a aussi récemment reproché d’avoir lu en direct à l’antenne, sans vérification, un SMS de Rachida Dati commentant l’entretien qu’elle menait au même moment avec Marine Tondelier – une intervention jugée déplacée par plusieurs personnalités de gauche ; qui y ont vu un « contrôle de la parole gouvernementale sur le choix des éditoriaux de la chaîne et du journaliste ».

Prendre soin de François Bayrou

Mercredi, son invité était François Bayrou. Après avoir informé les téléspectateurs de la chaîne d’information en continu des deux rencontres entre le président du MODEM et Emmanuel Macron vendredi et mardi, Apolline de Malherbe a interrogé son invité sur les conclusions qu’il tirait de ces deux tête-à-tête. François Bayrou a donné sa vision de l’interprétation de la Constitution, insistant sur le fait qu’elle donnait « le pouvoir au président de la République de nommer le Premier ministre ». La banalité de la remarque était évidente. La journaliste n’a interrompu son invité que très rarement, mais encore trop rarement selon ce dernier, qui lui a dit : « vous prêchez le mensonge pour connaître la vérité ».

Il a ensuite pu justifier longuement le rejet de Lucie Castets comme Premier ministre sans être interrompu. Selon lui, la fixation du Smic à 1 600 euros proposée par le programme du Nouveau Front populaire est une mesure insuffisante car ceux qui perçoivent actuellement un salaire mensuel net de 1 600 euros seraient rattrapés par le Salaire Minimum Interprofessionnel de Croissance et le vivraient comme une injustice. Appoline de Malherbe n’a rien trouvé à redire à cet argument. Elle a invité François Bayrou à dresser le portrait idéal du possible futur Premier ministre et le président du MODEM a expliqué sereinement que le profil d’un Bernard Cazeneuve lui semblait plus adapté que celui de Xavier Bertrand, car ce dernier aurait du mal à gagner la confiance du parti de Laurent Wauquiez.

New Grb1

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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