BFM-TV fait face à une vague de départs sans précédent
C’était un drôle de lundi 14 octobre sur BFM-TV. Un retour de week-end émotionnellement perturbé pour la rédaction de la chaîne d’information, bousculée par deux faits divers internes aussi réjouissants pour l’un qu’inquiétants pour l’autre. D’un côté, il y avait la fierté d’avoir remporté samedi soir deux prix lors du Prix Bayeux Normandie-Calvados des correspondants de guerre, dont le premier prix dans la catégorie Télévision grand format, pour l’émission Ligne rouge et le rapport « Gaza, échappe-toi de l’enfer »réalisé par le journaliste gazaoui Rami Abou Jamous et ses collègues français Fabrice Babin et Bertrand Séguier. En revanche, on a pleuré quand Philippe Corbé, le directeur de la rédaction, a confirmé ce Le Parisien avait écrit la veille : son départ en fin de semaine, après quatre ans dans la maison, dont un an et demi à la tête de la rédaction.
Cet ancien salarié de RTL, très apprécié des équipes, n’est ni le premier ni le seul à partir. Son adjoint Nicolas Marut a également annoncé son départ prochain lundi matin. Dans la journée, c’est celle du directeur adjoint de l’information numérique de BFM et RMC, Julien Mielcarek, qui s’est confirmée sur fond de manque de recul sur la stratégie numérique (BFM, qui compte 20 millions d’abonnés sur les plateformes, a vient de lancer BFM 2, chaîne 100% numérique). En interne, la liste des noms des titulaires, déjà effective ou encore officieuse, a ajouté, lundi, au sentiment de « dissolution » décrit par des témoins.
« La clause de mutation ouverte avec le rachat de BFM par CMA CGM crée une opportunité dont certains se saisissent, c’est la vie normale d’une entreprise »balaie Nicolas de Tavernost, le président de BFM-TV et RMC. L’ancien patron de M6 n’a cessé de le dire : il se serait bien passé de tous ces départs, à commencer par celui d’Arthur Dreyfuss, le président d’Altice France, le 2 juillet, qu’il a remplacé au pied levé, ainsi que ceux de l’ancien dirigeants Hervé Béroud et Marc-Olivier Fogiel, annoncés quelques jours plus tard et effectifs depuis début octobre.
Un essai sur la réserve
Le duo qui leur a succédé, formé par Jean-Philippe Baille, ancien directeur de l’information de Radio France et Fabien Namias, ancien directeur général adjoint de LCI, fait face à une rédaction encore hésitante, dans l’attente d’une stratégie éditoriale claire. susceptible de la convaincre. « Je regrette les décisions de Philippe Corbé et Nicolas Marut, qui ont fait un travail remarquable et sur qui j’entendais m’appuyer, assure, fataliste, M. Namias. Mais avec la clause de transfert, il y a des départs, et il y en aura d’autres. » d’ici le 31 mai, date à laquelle prendra fin cette disposition qui permet de quitter une rédaction dans des conditions similaires à celles du licenciement, anticipe-t-il.
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