Bourse Entreprise

BFM INFOS AFFAIRES. Daniel Kretinsky va déposer une offre pour reprendre Atos

En reprenant ses activités régaliennes, l’Etat a levé l’obstacle majeur pour l’homme d’affaires tchèque. Atos et ses banques privilégient son offre à celle de Onepoint.

La voie est libre pour Daniel Kretinsky. Les candidats au rachat d’Atos doivent déposer leurs offres vendredi. Onepoint, premier actionnaire du groupe de services informatiques, et son allié Walter Butler sont attendus. En face, le milliardaire tchèque est resté en embuscade depuis plusieurs semaines, dans l’attente d’un « feu vert » du gouvernement.

Alors que l’Etat vient d’annoncer le rachat des activités sensibles d’Atos, il n’y a désormais « plus d’obstacles à une offre de Daniel Kretinksy », explique une source proche du dossier. « Il va en déposer un », assurent plusieurs sources proches du groupe. Contacté, son entourage n’a pas souhaité commenter.

Pourquoi l’État vient-il au secours d’ATOS ?
Pourquoi l’État vient-il au secours d’ATOS ?

Le chemin est d’autant plus clair que le milliardaire est unanime. D’abord chez Atos qui réclame désormais 1,1 milliard d’euros en cash à ses repreneurs contre 600 millions d’euros il y a à peine deux semaines pour récupérer d’ici fin 2025.

« Daniel Kretinsky a plus de capital à injecter que David Layani (le patron de Onepoint, ndlr), souligne un proche d’Atos. Mais il effacera davantage de dettes.

Le groupe envisage désormais d’annuler les deux tiers de sa dette totale de 4,85 milliards d’euros, soit 3,2 milliards d’euros. Le ministère de l’Economie assurait également il y a quelques semaines avoir « de très bonnes relations avec Daniel Kretinsky qui s’est très bien comporté lors de la restructuration de Casino ». Il a investi 750 millions dans le groupe de distribution alors que son groupe a généré sept milliards d’euros de marges dans l’énergie en 2023.

Kretinsky plus riche que Layani

Du côté des créanciers qui choisiront l’acquéreur, la tendance est la même. « Pour sauver Atos, il faudra beaucoup de capitaux et David Layani n’en a pas autant que Kretinsky, ajoute l’un des principaux banquiers du groupe. En plus, il emprunte l’argent qu’il va investir et s’il gagne, il apportera à Atos sa société dont personne ne sait combien elle vaut réellement ! Onepoint réalise près de 500 millions d’euros de chiffre d’affaires et vaut, selon son fondateur, un milliard d’euros.

Son entourage assure qu’il investira auprès des créanciers prêts à rembourser. Onepoint et Walter Butler pourraient injecter environ 600 millions d’euros et ne détiendraient donc pas la majorité du capital d’Atos, mais plutôt environ 30 ou 35 %, aux côtés de fonds d’investissement. « Bercy en est conscient et n’y voit aucun problème », assure un de ses proches.

Un duel qui se transformerait en duo ?

David Layani plaide pour le maintien de l’intégrité du groupe, faisant écho au démantèlement qu’a subi Casino suite à son rachat par Daniel Kretinsky. Il cherche également à attirer les dirigeants d’Atos alors que sa société Onepoint est déjà un acteur du conseil numérique. « Il est le seul à porter un projet industriel », explique un cadre qui rappelle que la CFE-CGC, première organisation syndicale chez Atos, le soutient.

Face à un tel rapport de force, le duel Layani-Kretinsky peut-il se transformer en duo ? L’année dernière, le milliardaire tchèque souhaitait racheter les activités historiques de gestion de l’information d’Atos tandis que le fondateur de Onepoint s’est toujours intéressé à l’autre pilier du groupe dédié à la transformation numérique des entreprises. Dans les deux camps, on ne peut pas exclure qu’à terme, les deux hommes puissent s’entendre sur le partage d’Atos entre eux.

Les créanciers du groupe IT, avec l’accord de l’administrateur judiciaire Hélène Bourbouloux, devront se prononcer avant la fin de la conciliation, au plus tard fin août.

Matthieu Pechberty Journaliste BFM Affaires

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page