Dans les Caraïbes, l’ouragan Beryl poursuit sa progression mardi, avec des vents dépassant les 200 km/h. Il s’agit d’un ouragan d’une force exceptionnelle, il vient d’être reclassé en catégorie 5.
Publié
Temps de lecture : 2 min
Avec des rafales allant jusqu’à 250 km/h, une mer agitée et des pluies torrentielles, l’ouragan Beryl vient d’être classé en catégorie 5. « potentiellement catastrophique »Selon le centre américain des ouragans, Beryl devrait passer près de la République dominicaine et d’Haïti mardi après-midi, 2 juillet, et frapper la Jamaïque mercredi.
Cet ouragan Beryl, tourbillon blanc très impressionnant sur les images satellites, n’était lundi que de catégorie 4. Il a déjà ravagé les îles Grenadines, endommageant presque toutes les maisons et jetant quelques bateaux à terre. Lundi, même la Martinique, située à 200 km au nord, et qui n’était pas directement sur la trajectoire du cyclone, a également ressenti son passage avec des vents violents, qui ont privé plusieurs milliers d’habitants d’électricité.
Cet ouragan a surpris les climatologues et les ingénieurs prévisionnistes tant par sa précocité que par son intensité. Dans l’histoire des ouragans, Beryl est exceptionnel pour deux raisons, indique Météo France. D’abord, il est très rare qu’un ouragan de catégorie 4 ou 5 se produise dans cette région avant le 1er août. La catégorie 4 s’était déjà produite en juillet 2005 avec les deux ouragans Dennis et Emily, mais c’est le seul précédent. Ensuite, deuxième caractéristique exceptionnelle, il n’a fallu à Beryl que 42 heures pour passer de dépression tropicale à ouragan majeur de catégorie 4. Une montée en puissance aussi rapide ne s’est produite que six fois dans l’histoire des ouragans en Atlantique et jamais avant septembre. Ajoutez à cela le passage potentiellement catastrophique en catégorie 5 : c’est très exceptionnel.
Cette anomalie peut s’expliquer par les températures inhabituellement élevées de la surface de la mer dans cette région de l’Atlantique Nord en ce moment. Les températures sont celles d’août ou de septembre. Les températures élevées de l’océan ne facilitent pas à elles seules les cyclones, mais une tempête tropicale naissante trouvera plus d’humidité et d’énergie sur une mer réchauffée qui s’évapore davantage. Une fois le cyclone formé, il est également susceptible de produire des pluies plus dévastatrices en raison de cette même augmentation d’humidité. Ce phénomène est susceptible de se produire plus fréquemment à mesure que le climat se réchauffe.
Beryl semble se diriger vers une intense saison cyclonique dans l’Atlantique Nord, comme l’a annoncé en mai la NOAA, l’agence américaine d’observation océanique et atmosphérique. La fin du cycle El Niño a 80 % de chances d’être remplacée par La Niña d’ici l’automne. L’une des conséquences du retour de La Niña est une augmentation du nombre d’ouragans dans l’Atlantique.