Bernard Laporte pointe le laxisme de la FFR et l’absence d’un « chef de délégation »
Ancien président de la Fédération française de rugby, Bernard Laporte était l’invité de BFMTV ce mercredi pour réagir à l’arrestation d’Oscar Jegou et Hugo Auradou, accusés d’agressions sexuelles en Argentine. Il déplore notamment l’absence de « cadre », visant – sans le nommer – son successeur à la tête de la Fédération, Florian Grill.
Le rugby français en ébullition. En début de semaine, Oscar Jegou et Hugo AuradouDeux joueurs du XV de France, ont été interpellés en Argentine à la suite d’une plainte pour agression sexuelle. Les faits présumés se sont déroulés dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 juillet à Mendoza, après la victoire des Bleus contre l’Argentine (28-13).
Ce mercredi, Bernard Laporte, ancien président de la Fédération française de rugby (FFR), a réagi à cette affaire sur BFMTV. « Il faut d’abord avoir un mot pour la victime présumée mais il faut aussi respecter la présomption d’innocence », a-t-il d’abord indiqué. « J’ai des contacts et tout et son contraire est dit sur cette affaire. Si les faits sont avérés, c’est très grave, innommable, intolérable. Mais laissons l’enquête se dérouler et nous saurons ce qu’il s’est passé. Je pense aussi aux mères de ces deux joueurs, qui doivent être terrifiées. Mais laissons l’enquête se dérouler. »
L’ancien président de la FFR a ensuite déploré l’absence d’un « cadre » autour du XV de France, ciblant – sans le nommer – son successeur à la tête de la Fédération, Florian Grill.
« De l’extérieur, cela ressemble à une sorte de cacophonie. »
« Le monde du rugby doit-il se remettre en question ? Bien sûr qu’il doit se remettre en question, surtout quand plusieurs épisodes se produisent. Tous les rugbymen ne sont pas comme ça. Mais l’équipe de France est l’exemple de notre sport, donc les joueurs doivent être exemplaires. Mais qui était le chef de la délégation de la Fédération auprès de cette équipe ? Je ne pense pas qu’il y en ait un. Cependant, il faut que l’institution soit représentée par un élu. Le président est arrivé plus tard, mais il faut toujours qu’il y ait un chef de délégation qui encadre les choses, qui mette en place un règlement intérieur. J’ai été sélectionneur de l’équipe de France pendant huit ans, c’était le travail de Jo Maso, qui était l’élu de la Fédération et qui a mis en place ce cadre. Donc ça ne veut pas dire que le risque n’existe pas, mais quand l’institution est représentée, un cadre est mis en place et on évite ce genre de drame. »
« C’est trop, c’est évident. Mais encore une fois, il faut vivre à l’intérieur pour savoir ce qui se passe », a insisté Bernard Laporte sur BFM TV. « Ce qu’a fait Jaminet est inacceptable. Mais pourquoi ces joueurs peuvent-ils sortir et faire autant de bêtises ? Pourquoi n’y a-t-il pas un cadre où on leur dit ‘tu portes le maillot de l’équipe de France, tu représentes la France à l’étranger, donc il faut avoir une tenue exemplaire’ ? De l’extérieur, ça semble être un peu la cacophonie, il faut dire les choses comme elles sont. »
Mardi, Florian Grill, le président de la Fédération française de rugby (FFR), a tenu une conférence de presse à Buenos Aires à la suite des accusations d’agressions sexuelles contre les deux joueurs du XV de France. « Nous n’avons pas encore tous les détails puisque nous venons d’arriver à Buenos Aires avec Jean-Marc Lhermet (vice-président, ndlr). Si les faits sont avérés, ils sont incroyablement graves », a-t-il déclaré.
Selon la presse locale, l’agression présumée contre la jeune femme aurait eu lieu dans les heures qui ont suivi le match contre l’équipe nationale argentine à l’hôtel Diplomatic de Mendoza, où séjournaient joueurs et membres du staff. Selon le porte-parole du parquet de Mendoza, les deux joueurs risquent jusqu’à 20 ans de prison.