Dans un contexte de tensions accrues depuis l’invasion russe de l’Ukraine, le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius propose un nouveau modèle de service militaire comprenant un recensement obligatoire des recrues potentielles.
Le ministre allemand de la Défense propose un nouveau modèle de service militaire avec recensement obligatoire des recrues potentielles pour renforcer la Bundeswehr dans un contexte de risques accrus depuis l’invasion russe de l’Ukraine, selon des sources parlementaires citées par l’AFP.
Dans le cadre de ce projet, présenté par Boris Pistorius devant la commission de la défense du Bundestag, les jeunes hommes ayant atteint l’âge de 18 ans seront obligés de répondre à un questionnaire sur leur volonté et leur capacité de servir. Les jeunes femmes le recevront également mais sans obligation de le compléter, précisent ces sources. L’idée de ce recensement est à la fois d’éveiller l’intérêt éventuel des jeunes et, pour l’armée, de sélectionner les plus aptes ou les plus motivés et de les convoquer pour un entretien.
« Montée du pouvoir »
Selon les informations de l’AFP, la décision d’effectuer ou non son service militaire restera toutefois volontaire. Le modèle comprendrait six mois de formation de base, avec une option de prolongation jusqu’à 17 mois. Les jeunes ayant accompli leur service rejoindraient les rangs des réservistes. Avec ce plan, c’est « exclusivement la capacité de pointe et le renforcement des réserves pour la défense mondiale »a déclaré un participant à la réunion parlementaire.
L’objectif à long terme est de porter les effectifs de la Bundeswehr à 460 000 soldats, dont environ 200 000 actifs en permanence dans l’armée, le reste en réserve. Malgré une campagne de recrutement, le nombre de militaires actifs est tombé à 181 500 l’année dernière.
Boris Pistorius, actuellement la personnalité politique la plus populaire d’Allemagne, insiste depuis des mois sur la nécessité de rendre l’armée « apte à la guerre » pour assurer la défense du pays et jouer son rôle au sein de l’OTAN. Après avoir coupé les financements depuis la guerre froide, l’Allemagne investit massivement depuis deux ans pour le remettre à niveau, mais le ministre réclame davantage de moyens. Le chancelier Olaf Scholz et avec lui la majorité du SPD (sociaux-démocrates) et des Verts, alliés au sein de la coalition gouvernementale, ont jusqu’à présent plaidé pour une action volontaire totale.