Bercy souhaite réduire le nombre de lignes sur les bulletins de paie
Prochainement présenté en Conseil des ministres, le projet de loi de simplification prévoit notamment de ne pas indiquer en détail sur les fiches de salaire les cotisations sociales versées.
Le projet de loi de simplification du gouvernement ciblera principalement les entreprises, mais certaines de ses mesures s’adresseront également aux salariés. Alors que sa présentation au Conseil des ministres est prévue dans dix jours, Les échos ont pu consulter le document qui vise avant tout à mettre l’administration « au service des citoyens », sur la base de la « confiance » selon les termes utilisés en début d’année par le patron de Bercy Bruno Le Maire. Le quotidien confirme l’analyse de Monde qui décrit le texte comme « un ensemble de mesures concrètes (…) sans préfigurer un ‘big bang' ».
Le projet de loi prévoit cependant une simplification du bulletin de paie alors que cinq lois ou décrets ont déjà nourri cette ambition au cours du dernier quart de siècle. « Malgré ces initiatives successives, la fiche de paie se caractérise encore par une trop grande complexité », reconnaît l’exécutif qui l’explique cependant par « les modes de financement de la protection sociale en France ». Par ailleurs, Bercy rappelle que les utilisations du bulletin de salaire comme « une attestation des revenus du salarié auprès de tiers, un document de référence en cas de contrôle et un support souvent privilégié par l’employeur pour transmettre des informations au salarié ».
Mis en œuvre progressivement jusqu’en 2027
Face à un format actuel qu’il qualifie de « trop complexe au vu des usages qui en sont faits », le ministère de l’Économie et des Finances propose donc que le bulletin de paie n’indique que « les principaux agrégats composant la rémunération » sans détailler les éléments sociaux. cotisations de sécurité versées. Selon l’exemple retenu dans l’étude d’impact du projet de loi, la fiche de paie passerait de 55 lignes à une trentaine seulement. Malgré cette version « très simplifiée » déployée progressivement jusqu’en 2027 pour permettre aux éditeurs de logiciels de s’adapter, l’employeur doit continuer à assurer la mise à disposition du salarié des « informations nécessaires à la reconstitution des montants qui figurent sur son bulletin ».
Après sa présentation en Conseil des ministres, le projet de loi sur la simplification pour les entreprises sera d’abord examiné par le Sénat à partir du 3 juin avant de passer entre les mains des députés. Parmi les mesures phares du texte, on compte entre autres la suppression progressive des formulaires administratifs Cerfa, la réduction du délai d’information préalable pour les salariés travaillant dans une entreprise qui envisage de céder son activité ou encore la dépénalisation des sanctions imposées. en cas de non-respect des obligations déclaratives.