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Bercy confirme qu’il est « envisagé » d’augmenter une taxe au-delà du niveau d’avant la crise énergétique

Les prix de l’énergie sont un sujet inflammable et la facture d’électricité pourrait encore aggraver les discussions déjà tendues autour du budget 2025, que le gouvernement doit présenter jeudi. Le ministère du Budget et des Comptes publics a confirmé, dimanche 6 octobre, une information du journal Le Parisien publié la veille selon lequel Bercy envisagerait d’augmenter une taxe sur l’électricité.

Selon le quotidien, « Bercy travaille à une augmentation de la taxe intérieure sur la consommation finale de l’électricité (TICFE) au-delà de 32,44 euros par mégawattheure. (MWh)quel était le niveau de taxation avant la crise inflationniste ». Actuellement, cette taxe est fixée à 22 euros par mégawattheure. Interrogé par l’Agence France-Presse, le ministère a reconnu que cette hypothèse était à l’étude : « Il est prévu d’aller plus loin, mais pour l’instant il n’y a rien de définitif, cela sera soumis au débat parlementaire »cela a été déclaré.

Pannier-Runacher met en garde contre la « double peine »

Dimanche, la ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, Agnès Pannier-Runacher, a mis en garde contre « le risque » aller trop loin en augmentant cette taxe. La chute des prix sur le marché international « permet de ramener l’impôt que payaient les Français avant la crise énergétique au niveau d’avant-crise »elle l’a remarqué sur France 3. « Simplement, il ne faut pas aller au-delà »dit-elle.

Mmoi Pannier-Runacher appelé à être « très vigilant ». « Si nous allons au-delà (à partir de 32 euros/MWh)le risque est qu’il y ait effectivement une augmentation du prix de l’électricité. Il faut être très vigilant car les Français modestes et les classes moyennes (…) aura une double peine. Ce sont souvent eux qui vivent dans des passoires thermiques”selon le ministre.

Le gouvernement précédent a organisé la fin progressive du bouclier tarifaire – un dispositif très coûteux pour l’État, estimé à 110 milliards d’euros de 2021 à 2023. Il a ainsi augmenté le montant de la TICFE en février de 1 à 21 euros/MWh et entendait la porter à 32,44 euros/MWh en février 2025, soit son niveau avant la poussée de l’inflation, alors que cette taxe avait été abaissée au minimum pour alléger les factures des Français pendant la crise énergétique. Le porter à 32,44 euros/MWh devrait permettre à l’État de récupérer 5 milliards d’euros.

Malgré la fin du bouclier tarifaire, les Français bénéficiant des tarifs réglementés devraient néanmoins s’attendre à une baisse d’au moins 10 % de leur facture d’ici la même échéance, estimait en septembre la Commission de régulation de l’énergie (CRE).

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« La baisse des prix du marché fera plus que compenser l’augmentation de cette taxe. Nous serons autour de 10% (diminuer) pour les 80% de Français qui paient les tarifs réglementés de l’électricité »a assuré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, dans l’émission « Questions politiques » (France Inter, France Télévisions, Le monde). Mais si la taxe dépasse 32 euros/MWh, les conséquences pourraient être différentes.

Plus de 20 millions de clients

Des particuliers aux entreprises, tout le monde est concerné par la hausse de la TICFE : les abonnés au tarif réglementé d’EDF (le tarif dit bleu, le tarif pointe/heures creuses, ou offre Tempo), soit plus de 20 millions de clients, mais aussi les particuliers et les professionnels ayant souscrit à une offre de marché à prix fixe ou variable auprès d’un fournisseur alternatif.

Agnès Pannier-Runacher a souligné l’effet sur les entreprises d’une augmentation de cette taxe : « C’est aussi un élément important pour les industriels, pour les boulangers, car quand il y a une fiscalité, ça se voit dans leurs coûts. Et donc là aussi, il faudra être vigilant »elle a insisté. « Les arbitrages sont en cours et c’est le Parlement qui tranchera » lors de la révision du budget la semaine prochaine, a-t-elle conclu.

Dans le cadre des tarifs réglementés, le prix est fixé par les pouvoirs publics, sur proposition de la CRE. « Les 20 % (des clients) qui ont des prix non réglementés peuvent facilement passer aux prix réglementés »a déclaré le ministère à l’AFP.

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Le Monde avec l’AFP

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Cammile Bussière

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