Le général Benny Gantz a fini par s’aventurer, à pas mesurés, samedi 18 mai, sur le chemin escarpé qui doit le conduire à quitter le gouvernement israélien, et à tenter de précipiter les élections et la chute du Premier ministre, Benjamin Netanyahu. L’ancien chef d’état-major et ses alliés du cabinet de guerre tergiversent depuis cinq mois. Sous couvert d’anonymat, à travers la presse, ils disent tout le mal qu’ils pensent de ce premier ministre avec lequel ils n’interagissent presque plus.
Ils le jugent monopolisé par sa survie politique et soumis à ses alliés d’extrême droite, prêts de leur côté à sacrifier les otages du Hamas pour poursuivre leur conquête des territoires palestiniens, en Cisjordanie et à Gaza, où ils militent pour nettoyage ethnique. et un rétablissement des colonies juives. Depuis cinq mois, les partisans de M. Gantz se demandent : combien de temps pourra-t-il soutenir l’action de ce gouvernement, prétendant l’influencer de l’intérieur ?
Le général n’a pas démissionné samedi, ni répété comme le mois dernier qu’il souhaitait des élections en septembre, mais il a lancé un ultimatum. Il demande à M. Netanyahu de se prononcer sur six questions stratégiques majeures, sous peine de se retirer du gouvernement le 8 juin.
Cette date ne semble toutefois pas gravée dans le marbre. M. Gantz accuse implicitement M. Netanyahu de faire passer son intérêt personnel avant celui du pays, mais il promet quand même de le faire. « rester son partenaire dans le combat »s’il s’éloigne du « fanatiques » de sa coalition.
Un débat israélien isolé
Si le général apparaît toujours pondéré, c’est qu’il s’engage sur une voie étroite, où tous les rivaux de droite de M. Netanyahu ont échoué depuis une décennie : le quitter, c’est risquer d’apparaître comme un traître, en brisant un accord. unité de façade. Il craint d’offenser ces électeurs de la soi-disant droite « modéré », dont les sondages indiquent depuis octobre 2023 qu’ils pourraient se ranger derrière lui. Comme beaucoup de ses rivaux, M. Gantz estime que ces quelque 20 sièges mobiles sur 120 au Parlement sont le point d’équilibre du pays, son avenir.
Il demande donc au chef du gouvernement de se prononcer sur un accord qui permettrait la libération des otages, sur la manière de poursuivre les opérations militaires de moindre intensité à Gaza, tout en déchargeant l’armée d’une partie de ses responsabilités sur deux millions de Palestiniens déplacés, en établissant un régime local.
Il souhaite que les résidents israéliens déplacés de la frontière nord puissent rentrer chez eux le 1euh Septembre – ce qui laisserait peu de temps pour une éventuelle opération militaire au Liban, destinée à repousser la menace du Hezbollah. Il fait campagne pour normaliser les relations avec l’Arabie saoudite après la guerre et exige qu’une partie des étudiants religieux ultra-orthodoxes cessent d’être exemptés du service militaire – une réforme qui paralyse les rabbins fondamentalistes alliés de M. Netanyahu.
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