Benjamin Netanyahu exprime ses premiers regrets depuis les attentats du 7 octobre.
INTERNATIONAL – Il s’y était toujours refusé. Depuis les attentats commis par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël, Benjamin Netanyahu n’avait pas présenté d’excuses au peuple israélien. Seuls le Shin Bet, le service de renseignement intérieur, et l’armée israélienne avaient jusqu’ici reconnu un échec dans la prévention de ces attaques.
Dans une interview avec Temps Publié ce jeudi 8 août, le Premier ministre israélien exprime pour la première fois ses regrets. « Bien sûr, je suis profondément désolé qu’une telle chose se soit produite.il dit. Je regarde toujours en arrière et je me dis : « Aurions-nous pu faire des choses qui auraient pu empêcher cela ? »
La réponse disproportionnée à Gaza, la montée de l’antisémitisme partout dans le monde, l’opposition d’une partie de la jeunesse… Aucune question n’est éludée dans ce long entretien. « Être détruit aurait des conséquences encore plus graves pour la sécurité d’Israël (…) Je préfère avoir une mauvaise presse qu’une bonne nécrologie »explique Benjamin Netanyahu, chef d’une coalition de partis d’extrême droite.
Beaucoup, y compris dans son propre camp, lui demandent de mettre fin à la guerre à Gaza, qui a déjà fait plus de 40 000 morts et brisé la vie de centaines de milliers de familles. Certains très proches de lui lui murmurent même que le Hamas n’est plus capable de commettre un nouveau 7 octobre. Mais Netanyahou ne renonce pas. Il explique au célèbre journal américain : « Notre objectif est de détruire complètement les capacités militaires et gouvernementales du Hamas ».
Blocage de l’aide humanitaire
Et qu’en est-il des civils palestiniens, qui souffrent directement des représailles sanglantes de Netanyahou sans être responsables du 7 octobre ? « Nous avons fait tout ce qui était en notre pouvoir pour permettre l’acheminement de l’aide humanitaire depuis le début de la guerre »évacue le principal concerné, qui cite l’aide apportée par Israël via des food trucks et des parachutages.
En réalité, de nombreuses ONG ont démontré que les livraisons d’aide humanitaire étaient régulièrement bloquées par Israël. Début avril, sous la pression internationale, l’État hébreu avait pourtant autorisé l’acheminement de l’aide. » temporaire « aide à Gaza.
Le traumatisme dans la société israélienne est tel que 70 % des résidents estiment désormais que Netanyahu doit démissionner. « Il est plus préoccupé par sa longévité au pouvoir que par les intérêts du peuple israélien ou de l’État d’Israël. »avait sévèrement jugé l’ancien Premier ministre Ehud Barak en novembre.
L’objectif de Benjamin Netanyahu, le même depuis plusieurs mois, est d’éradiquer complètement le Hamas. Une fois cet objectif atteint, s’il y parvient, c’est de reconstruire une Autorité palestinienne digne de ce nom, argue-t-il. « J’aimerais voir une administration civile dirigée par les Gazaouis, peut-être avec le soutien de partenaires régionaux ». Mais sans aller jusqu’à reconnaître un État palestinien. C’est pourtant ce que réclament de nombreux pays à travers le monde. Avec la coalition d’extrême droite qui le porte au pouvoir, Benjamin Netanyahu n’y est toujours pas prêt.
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