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Benjamin Netanyahu et ses alliés au pouvoir en Israël remettent en cause la doctrine de la libération des otages

Les partisans et les proches des otages détenus par le Hamas prient le premier soir de la fête juive de Tisha B'Av, à Jérusalem, le 12 août 2024.

Dans les rues d’Israël, les affiches représentant les otages ont changé depuis leur première publication. Les noms et les visages restent les mêmes, mais après plus de trois cents jours de détention, les âges ont été corrigés : 39 ans au lieu de 40 pour l’un des otages, 20 ans au lieu de 19 pour un autre. « Nous voulons un accord. Nous voulons que notre gouvernement fasse sa part. Il y a eu beaucoup d’occasions manquées. Mais, à chaque fois, nous gardons espoir. Les otages ne pourront pas tenir plus longtemps… »s’inquiète Naomi Sappir, bénévole au Forum des familles d’otages et de disparus, une organisation non gouvernementale israélienne qui tente de maintenir l’attention du public sur cette cause. Le soir du lundi 12 août, elle a organisé A Jérusalem, la cérémonie de Tisha Beav, dédiée cette année aux captifs du Hamas, compte encore 115, sur les 240 pris en otage le 7 octobre 2023.

La foule est nombreuse, environ 2 000 personnes, et mixte. Au public habituel, plutôt laïc, se mêlent des familles à l’apparence plus religieuse. Commémoration en mémoire des calamités qui se sont abattues sur le peuple juif, Tisha Beav rappelle, entre autres, la destruction des temples de Jérusalem, l’expulsion d’Espagne et la Shoah. Le massacre du 7 octobre 2023 s’ajoutera peut-être à cette terrible liste. Ou, plus précisément, la prise d’otages qui s’en est suivie, sans précédent par son ampleur dans l’histoire d’Israël.

L’Etat hébreu s’apprête à entamer jeudi 15 août des négociations de la dernière chance à Doha. Sous la pression de son allié américain, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a accepté d’envoyer des émissaires dans la capitale qatarie. Les pourparlers ont échoué depuis la première trêve de novembre 2023, qui avait conduit à la libération de 80 Israéliens.

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S’ils n’y parviennent pas, cette fois encore, la région est vouée à une dangereuse escalade avec l’Iran et ses alliés, notamment le Hezbollah, après l’assassinat ciblé d’un des dirigeants du parti chiite, Fouad Chokr, et celui du chef du bureau politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, attribués à Israël et commis le même jour, le 31 juillet, à Beyrouth et à Téhéran.

Une priorité nationale

L’enlèvement de masse du 7 octobre 2023 pourrait aussi signifier l’acte final d’un changement de doctrine de l’État d’Israël. Le prix à payer pour le retour des otages paraît trop élevé à deux figures du gouvernement, membres du suprémaciste d’extrême droite, Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir. Indispensables à M. Netanyahou pour qu’il puisse se maintenir au pouvoir et éviter des procès pour corruption, fraude et abus de confiance, au cours desquels il pourrait être condamné à des peines de prison, M. Smotrich et M. Ben Gvir refusent tout arrangement avec le Hamas, préférant poursuivre la guerre et la destruction irréversible de Gaza. Le premier décrit un éventuel accord comme « piège dangereux »tandis que son acolyte croit que ce serait une « grave erreur ».

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Cammile Bussière

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