beaucoup de qualités et un seul (gros) défaut

Quand les AirPods passent à la vitesse supérieure. Avec cette quatrième génération, Apple n’a pas fait les choses à moitié. Surtout pour la version qui nous intéresse ici, celle « avec réduction de bruit active ». Vendue 200 euros, elle est 50 euros plus chère que la version classique. Cette fonctionnalité n’est pas la seule différence entre les deux, puisque le boîtier de la version à 150 euros ne dispose pas de système de charge sans fil ni de haut-parleur.

Ces deux options sont pratiques au quotidien. La première permet de poser le boîtier sur un chargeur certifié Qi ou d’y fixer un chargeur Apple Watch pour le recharger, en plus du port USB-C (attention, câble non inclus). La seconde, en plus d’émettre un signal sonore pour confirmer que la charge est en cours, peut en diffuser un autre pour être retrouvé facilement grâce à l’application iOS Find My. Notons ici que contrairement au boîtier AirPods Pro 2, le boîtier AirPods 4 à réduction de bruit active ne dispose pas de la puce U1. L’application Find My ne vous indiquera donc pas dans quelle direction vous déplacer pour le retrouver. C’est le point de consommation entre ces deux nouvelles versions 2024.

Design compact, confort indéniable

Les deux ont pourtant exactement le même facteur de forme. Tout d’abord, celui du boîtier. Très compact (46,2 x 50,1 x 21,2 mm), il est 10 % plus petit que celui des AirPods 3, pour un poids de seulement 34,7 g. Autant dire qu’il passe totalement inaperçu dans une poche de pantalon. Deux détails sautent immédiatement aux yeux des connaisseurs d’AirPods : la LED de la face avant est désormais disposée sous le plastique (et donc invisible lorsqu’elle est éteinte) et le bouton à l’arrière a disparu.

Les écouteurs eux-mêmes évoluent également subtilement, notamment grâce à un contour légèrement affiné. Apple explique cette modification par la volonté de s’adapter au mieux à un plus grand nombre de formes d’oreilles. De fait, ces AirPods sont bel et bien très confortables. Avec 4,3 grammes chacun, ils passent quasiment inaperçus et peuvent être portés pendant des heures. Un léger bémol cependant : ils ne sont guère recommandés pour les activités physiques.

La morphologie de chacun étant ce qu’elle est, nous avons pu constater lors d’une séance de running que l’écouteur droit tenait très bien en place, alors que le gauche était constamment sur le point de tomber. Si vous souhaitez les utiliser pour faire du sport, nous vous recommandons donc de les essayer au préalable, afin d’être sûr qu’ils vous conviennent. En cas de succès, vous pourrez ensuite les utiliser sans problème dans ce contexte grâce à leur certification IP54 qui les rend résistants à la poussière, à l’eau et à la transpiration.

Sensible aux gestes de la tête

Une fois dans les oreilles, on contrôle la musique grâce au capteur de pression situé sur chaque tige. Une pression rapide contrôle la lecture/pause, une double pression passe au morceau suivant, une triple pression au précédent. Nouveauté de ces AirPods 4 à réduction de bruit active, une pression longue permet de basculer entre les différents modes de contrôle du bruit (à personnaliser entre désactivé, transparence, adaptatif et réduction de bruit).

Un tour dans les réglages permet également d’assigner le déclenchement de Siri sur l’une, l’autre ou les deux tiges. Notez que l’assistant d’Apple se déclenche également lorsque vous l’appelez vocalement avec un simple « Siri ». On remarque cependant ici une absence majeure : le réglage du volume. Autorisé sur les AirPods Pro 2 en faisant glisser un doigt sur la tige, il n’existe tout simplement pas ici. Pour éviter de sortir son smartphone de sa poche dans ce cas, il faut demander cela à Siri. Pas simple dans toutes les situations.

Autre option de contrôle apparue également sur les AirPods Pro avec iOS 18 : les gestes de la tête. Un appel arrive, il suffit de hocher la tête pour le décrocher ou de le secouer pour le rejeter. Le même geste fonctionne pour accepter ou rejeter les suggestions faites dans les notifications. Une interaction particulièrement pratique lorsque, par exemple, vous avez les mains pleines.

Fonctionnalités améliorées

Bien qu’Apple ne propose toujours pas d’égaliseur manuel dans les paramètres de ses écouteurs (vous pouvez utiliser les préréglages d’Apple Music ou de toute autre application de streaming), les options se sont élargies au fil des ans, d’autant plus depuis le lancement du firmware USB-C des AirPods Pro 2 il y a environ un an. Vous pouvez également choisir d’activer le volume personnalisé, qui fait varier le volume en fonction de l’intensité du bruit environnant.

La détection de conversation est également de la partie ; très pratique pour les courtes interactions du quotidien, elle active le mode transparence et baisse la musique lorsque l’on commence à parler. L’audio adaptatif module la réduction du bruit, toujours en fonction de son environnement. Nouveauté d’iOS 18, il peut être personnalisé pour lui demander de laisser passer plus ou moins de bruit.

Une réduction de bruit agréable, mais pas miraculeuse

Cette réduction de bruit active est bien sûr la grande nouveauté de cette quatrième génération, rendue possible par l’intégration de la puce H2 et sa puissance de calcul. Dire que nous étions curieux de tester ce système sur des casques ouverts est un euphémisme. Difficile d’être efficace si l’isolation passive n’est pas elle-même assurée. Sans faire de miracles, le procédé n’en reste pas moins pertinent.

Bien sûr, il est absolument impossible d’obtenir un effet bulle de silence comme le proposent les meilleurs modèles intra-auriculaires. Mais ces AirPods 4 offrent un peu de répit et de calme dans les environnements bruyants. Les sons continus comme dans les transports sont correctement atténués, tout comme les voix. En revanche, les bruits puissants de la rue – moteurs, cris des passants ou klaxons – passent évidemment inaperçus.

Ces performances tout à fait honorables, mais partielles, nous font également douter de l’utilité des modes transparence et adaptatif. Lorsqu’on les active, difficile d’entendre une réelle différence par rapport au mode réduction de bruit désactivé. Les variations ne sont pas du tout assez marquées pour être pertinentes. C’est l’une des limites physiques à l’intégration d’un tel système sur un casque ouvert.

Idéal pour les kits mains libres

Tout comme les AirPods Pro 2, ces AirPods 4 bénéficient d’une nouvelle fonctionnalité implémentée dans iOS 18, iPadOS 18 et macOS Sequoia : l’isolation vocale. Actif uniquement lors des appels (ne tentez pas de le tester en vous enregistrant via l’application Dictaphone), le système s’est avéré très efficace auprès de la grande majorité de nos correspondants. Une bonne partie des bruits de fond (voitures, eau courante, papier froissé) est efficacement atténuée, tandis que la voix n’est pas trop dégradée.

« Pas trop », car il est toutefois un peu alourdi par quelques artefacts indésirables. Il reste toutefois toujours intelligible et aucun de nos interlocuteurs ne s’est plaint ou ne nous a fait répéter nos propos. Avec leur architecture ouverte qui évite d’entendre sa propre voix résonner par rapport aux modèles intra-auriculaires, on apprécie donc grandement ces AirPods dans cet usage.

Audio : Un bond en avant

La qualité du kit mains libres n’est pas la seule à avoir fait un bond en avant. Apple a également pris les choses très au sérieux en ce qui concerne la partie audio. S’il est toujours difficile avec la marque à la pomme de connaître précisément les caractéristiques techniques de ses produits, elle indique toutefois utiliser un transducteur à grande excursion et à faible distorsion, alimenté par un amplificateur à plage dynamique élevée. Le tout conçu par ses soins. Une chose est sûre, cette architecture permet de nombreuses progressions, à commencer par des basses bien plus présentes qu’auparavant. C’est souvent l’un des points noirs des écouteurs ouverts, ici c’est la principale qualité des AirPods 4.

On salue également la très belle scène sonore qu’ils proposent, ample et aérienne, ainsi que les progrès réalisés dans la séparation des instruments, bien plus claire qu’auparavant. Les médiums sont chaleureux et rendent justice aux voix. On est moins convaincu par la gestion des hautes fréquences, les aigus semblent ici en retrait, perdant parfois un peu de détails. Mais globalement, on reste sur un son typiquement Apple : rond, flatteur et suffisamment polyvalent pour coller à la grande majorité des styles musicaux. Ils restent bien sûr compatibles avec l’audio spatial et le head tracking.

L’autonomie est en déclin

Mais tous ces progrès masquent malheureusement une régression : celle de l’autonomie. Apple l’annonce à 5 heures sans ANC et 4 heures avec la réduction de bruit activée. Sur le papier, c’est déjà une heure de moins que la troisième génération sortie il y a trois ans. À l’époque, notre labo l’avait même mesurée à 7h09 (1h57 de plus que les AirPods 2), une excellente performance sur le marché ! Pas de progression de ce type ici, puisque notre test d’usage en conditions réelles nous montrait plutôt une performance d’environ 3h45 avec la réduction de bruit active et le volume à 50%.

C’est peu et surtout très frustrant pour des écouteurs si confortables qu’on a envie de pouvoir les porter longtemps ; d’autant que leur réduction de bruit est surtout efficace avec des bruits continus typiques des transports (avion, train, etc.). Dommage qu’Apple régresse sur ce point. Pour se consoler, sachez que 5 minutes de charge dans l’étui permettent d’obtenir 1 heure d’écoute supplémentaire.

🔴 Pour ne rien manquer de l’actualité de 01net, suivez-nous sur Google News et WhatsApp.