La fréquentation serait donc d’environ un million de festivaliers, contre 1,3 million en 2023. Et le sous-préfet, Fabrice Rosay, de relever « trois points saillants » : « une activité soutenue des services de sécurité et de secours », « moins de plaintes et d’atteintes aux biens », ainsi qu’une « gestion des flux mieux maîtrisée ».
Le nombre de plaintes, 256 contre 532 en 2023, apparaît particulièrement significatif. Une baisse qui illustre, selon le maire et le procureur, tous les efforts déployés en matière de prévention et de dissuasion. Il faut dire que les forces de l’ordre n’ont pas chômé, avec 54 interpellations contre 36 l’an dernier et une attention particulière portée aux dégradations de biens, en forte baisse et essentiellement centrées autour des vols de téléphones portables.
Des chiffres éloquents
Avec 45 gardes à vue contre 29 en 2023, malgré cette baisse de fréquentation, les forces de l’ordre auront pu occuper le terrain, pour moins d’infractions à l’arrivée. Avec un constat similaire en périphérie du périmètre festif, les gendarmes ayant réalisé 3 400 contrôles d’alcoolémie (dont 78 positifs) et enregistré 44 plaintes contre 90 l’an dernier.
Toujours à propos de chiffres, signalons enfin ces derniers indicateurs, qui révèlent aussi un événement globalement moins marquant : les pompiers ont reçu 488 appels contre 615 en 2023, tandis que les services de secours n’ont effectué « que » 1.107 interventions nocturnes contre 1.350 lors de l’édition précédente.
« Quand les plaintes et les dégradations matérielles sont divisées par deux, c’est bon signe », souligne le maire. Il voit dans l’augmentation du nombre de gardes à vue le signe d’une « sévérité » adaptée. Jean-René Etchegaray ajoute que la maîtrise des flux est le résultat de choix faits en amont, en étroite collaboration avec le collectif Bayonne 2032. Notamment l’horaire plus précoce de la cérémonie d’ouverture et le déplacement des forains, qui ont libéré de l’espace au moment de la cérémonie et donc réduit la densité des festivités.
« Pas d’échec »
L’édile salue également le tout premier jeudi sans sonorisation pendant les vacances – autrement dit une journée exclusivement dédiée à la musique live – et l’activité de la brigade anti-bruit (1). « La majorité des cafetiers ont joué le jeu », assure-t-il. « Nous avons rappelé à certains d’entre eux de commander mercredi, puis jeudi, pour la journée sans sonorisation », ajoute le directeur de la sécurité de Bayonne, Luc Tarayre. « Ils ont très vite pris la bonne direction. »
Bref, la semaine folle a causé moins de dégâts de toutes sortes. Ce qui n’empêche pas la gravité de certains faits. À commencer par le coup reçu à la gare routière par un homme de 58 ans toujours entre la vie et la mort, ou cette chute des remparts qui a causé de graves blessures à un couple de campeurs installés illégalement.
« La ville ne ménage aucun effort pour assurer la sécurité des festivaliers (2) », affirme le maire. « La « barrière » s’intensifie depuis quinze ans. Les remparts sont fermés à l’accès et il y a des panneaux d’information bien visibles. Quand on enjambe une clôture hermétique, on prend un risque. Ce genre de drame nous attriste, mais ne démontre en aucun cas une défaillance de notre système de prévention et de sécurité. »
Violences aggravées
La prévention, justement, est mise en avant par le procureur, Jérôme Bourrier. Selon lui, elle a largement contribué à enrayer le phénomène des agressions sexistes et sexuelles, qui font l’objet de plusieurs mesures à Bayonne. « Il y a au moins un viol par an au Festival, depuis que j’ai pris mes fonctions (fin 2019, NDLR). Pas lors de cette édition. A ce stade, nous n’avons enregistré aucune procédure pour viol ou agression sexiste caractérisée. C’est, à mon sens, la vraie satisfaction de ces Festivals. » Et le point noir ? Selon le procureur, ce sont les violences aggravées. « Ces faits concernent 18 de nos gardes à vue, dont une procédure ouverte pour tentative d’homicide, avec les conséquences dramatiques que l’on sait. »
Jérôme Bourrier indique que « l’ivresse » et/ou « les comportements de présence, comme on dit au tribunal », sont souvent à l’origine de ces violences pour lesquelles « des actions préventives sont sans doute nécessaires ». Un futur projet pour la mairie et le collectif Bayonne 2032 ?