La course au rachat de Biogaran s’accélère et les alliances entre prétendants se précisent. Le fonds d’investissement britannique BC Partners, qui figurait depuis plusieurs semaines dans le trio de tête des candidats potentiels au rachat du champion français des génériques, aurait, selon nos informations, déposé une offre aux côtés de Bpifrance, mercredi 19 juin, pour acquérir le filiale du groupe pharmaceutique Servier.
L’entreprise britannique négocie depuis plusieurs semaines un accord avec la banque publique d’investissement Bpifrance pour présenter une proposition commune à Lazard, l’établissement mandaté par le laboratoire Servier pour travailler à la cession de Biogaran. Mais les discussions entre les deux acteurs pour finaliser les détails du partenariat auraient pris plus de temps que prévu. Initialement fixée au 15 juin, la date limite de dépôt des offres de rachat a ainsi été repoussée de quelques jours, afin de permettre au fonds d’investissement de finaliser sa proposition.
BC Partners a finalement rendu sa copie dans la soirée du mercredi 19 juin. Dans cette opération, Bpifrance interviendrait en tant qu’investisseur minoritaire, avec une participation comprise entre 5 et 20% selon une source proche du dossier. Cette équipe permettrait à Biogaran, qui réalise plus de 30 % des ventes de médicaments génériques en France, de conserver une marque française, et garantirait dans le même temps à l’État un droit de regard sur l’avenir du fleuron tricolore en cas de revente.
Un patron d’origine européenne
L’accord entre les deux parties comporterait plusieurs conditions, dont la nomination d’un patron d’origine européenne à la tête de Biogaran, ainsi que le maintien du siège social de l’entreprise en France, et une majorité de sa production de médicaments génériques sur le marché national. sol. Biogaran, qui s’appuie sur un réseau de sous-traitants pour la fabrication de ses produits, compte près d’une quarantaine de fabricants en France, et génère plus de 8 600 emplois directs et indirects en France.
En intégrant Bpifrance, BC Partners donne de son côté une couleur plus tricolore à sa candidature. De quoi tempérer certaines des inquiétudes suscitées par la possibilité de voir le fleuron français des génériques battre pavillon étranger. Cela permettrait également, si son offre est acceptée par le groupe Servier, de passer plus facilement les étapes de la procédure de contrôle des investissements étrangers en France.
Il vous reste 57,17% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.
