Battus par le Canada, les Français concèdent une troisième défaite de suite en préparation des Jeux Olympiques
Des progrès, certes, mais une nouvelle défaite, la troisième d’affilée en préparation des Jeux olympiques pour l’équipe de France masculine de basket. Une semaine avant leur premier match, les Bleus se sont inclinés, vendredi 19 juillet à Orléans, contre le Canada (85-73), troisième du Mondial 2023, après avoir déjà perdu contre l’Allemagne et la Serbie.
Avant d’affronter le Brésil le 27 juillet à Villeneuve-d’Ascq pour leurs débuts dans le tournoi olympique, les Français ont encore beaucoup de travail à faire s’ils veulent rivaliser avec les meilleures nations mondiales.
« On ne peut pas rêver d’une meilleure opportunité pour progresser. C’est pour ça qu’on a choisi des équipes comme ça, pour se préparer : c’est mieux que de battre des équipes un peu plus faibles, de se sentir bien, et derrière ça, d’être surpris en compétition. »a déclaré Rudy Gobert, pour qui son équipe « évolue à chaque match, l’essentiel ».
« Il faut garder le cap. Dans des moments comme ceux-ci, il est facile de vouloir jeter le bébé avec l’eau du bain, mais c’est là qu’il faut être fort. a déclaré l’entraîneur, Vincent Collet. Nous sommes conscients qu’il y a un vrai chantier, qu’il reste encore beaucoup de travail à faire. Mais pour l’instant, nous sommes vivants. »
Un quart de temps avant de s’accorder
Ce Canada estampillé NBA, comme lors du Mondial 2023, a imposé une pression défensive permanente aux Bleus, portée par Lu Dort et Dillon Brooks, qui ont fait perdre beaucoup de ballons à l’équipe française (20), et rendu laborieuses la quasi-totalité des possessions tricolores. Sans compter les contre-attaques dont a notamment bénéficié Shai Gilgeous-Alexander (23 points), secondé par RG Barrett (21 pts) en l’absence du meneur de Denver Jamal Murray.
La France, portée par une foule applaudissant le moindre mouvement défensif de ses joueurs, ou huant les sifflets à leur encontre jugés injustifiés, a mis près d’un quart-temps à se mettre au diapason et à répondre au défi physique. Contrairement à la déroute de Jakarta fin août lors du Mondial, où elle avait explosé en seconde période (65-95) face à cette équipe canadienne.
Vendredi, privés de leur capitaine Nicolas Batum (syndrome viral), les Bleus ont encore été trop faibles, menés pendant presque tout le match et se sont retrouvés menés au début du quatrième quart-temps, encaissant un 10-0 (61-76, 35et). Mais ils ont laissé une impression plutôt meilleure que lors des deux défaites contre l’Allemagne et la Serbie.
Wembanyama et Gobert neutralisés
Victor Wembanyama (10 pts, 7 rebonds et 4 passes) a subi comme ses coéquipiers la pression et l’impact athlétique des Canadiens et a été rapidement handicapé par deux fautes après seulement 45 secondes, qui l’ont envoyé sur le banc après 90 secondes de jeu. Il a ensuite eu peu d’espaces, souvent pris par deux défenseurs, mais a réussi à faire du jeu autour de lui (3 passes décisives à la mi-temps) et à créer quelques tirs dont un « step back » en fin de possession pour revenir à 30-36 (16et minute), et un tir à trois points déséquilibré (17et).
L’autre tour jumelle de la raquette, Rudy Gobert (10 pts et 6 rebonds), a lui aussi été muselé même s’il a un peu mieux fini, tandis que Nando De Colo a délivré une meilleure partition après deux sorties compliquées. Le meneur de l’Asvel a réveillé les Bleus dans le premier quart-temps (menés 15-6 à partir de la 6et minute), mais a été beaucoup moins impactant en seconde période (11 points dont 9 en première période).
La principale satisfaction est venue de Guerschon Yabusele, auteur de 19 points dont deux paniers à trois points entre la fin du troisième quart-temps et le début de la dernière période pour maintenir les Bleus à flot (61-66). Il leur faudra battre l’Australie dimanche pour surfer sur une vague un peu plus positive avant de défendre leur médaille d’argent conquise à Tokyo il y a trois ans.