Battus par le Canada, les Bleus concèdent une troisième défaite de suite en vue des Jeux olympiques de 2024
Evan Fournier nous l’a rappelé à juste titre avant le match. Survoler l’adversité en préparation n’est pas un gage de succès, tout comme patauger et subir des défaites ne signifie pas toujours un échec.
Il n’en demeure pas moins que l’équipe de France masculine de basket s’est inclinée (73-85) vendredi contre le Canada, candidat très sérieux à une médaille, voire au titre olympique, en affichant les défauts qu’on lui connaît : une difficulté à asseoir son jeu offensif et à trouver des tirs extérieurs ouverts autrement que sur des exploits individuels – même si Guerschon Yabusele (19 points à 6/11) a été brillant dans l’exercice.
La présence de Frank Ntilikina et Evan Fournier dans le 5 de départ en remplacement de Matthew Strazel (remplaçant) et Nicolas Batum (forfait, insuffisamment remis d’un syndrome viral), laissait présager une entame où les Bleus tenteraient de serrer la vis défensivement à l’extérieur tout en s’offrant les services d’un long gunner supplémentaire d’entrée.
L’agressivité a malheureusement débordé (6 fautes en trois minutes). Rapidement privés de Victor Wembanyama et Frank Ntilikina (2 fautes chacun), les Bleus, trop statiques en attaque, ont vu le Canada et Shai Gilgeous-Alexander leur infliger un 13-2 dans un début de match haché. Les grosses entrées de Nando de Colo et Yabusele en fin de quart-temps, alors que « SAG » squattait le banc, leur ont permis de limiter la casse (19-25).
L’équipe de France est restée dans le match en investissant mieux dans la raquette pour attirer le plus de rebonds possible (33 au total). Elle s’est surtout appuyée sur un retour tonitruant de Wemby – qui s’est rendu sur le banc après 2 fautes rapides en début de match. Le rookie de l’année a délivré 3 passes décisives, inscrit 8 points dont deux tirs à 3 points, Yabusele est allé tenter un dunk à la claquette pour permettre aux Bleus de rester à -4 à la pause.
Si les troupes bleues ont fini par trouver un meilleur équilibre défensif après une entame trop agressive et des passes mal coordonnées, elles n’ont pas su exploiter les contre-attaques aussi efficacement que leurs adversaires. Pire, elles ont fini par baisser la tête en fin de match. Là où, gêné par le repli adverse, De Colo a par exemple manqué un tir à trois points dans ses cordes, RJ Barrett (21 points, 4 rebonds, 3 passes) est allé chercher des fautes, des lancers francs ou des tirs réussis de loin, éteignant définitivement la flamme alimentée à bout de bras par Yabusele.
Le match prévu contre l’Australie dimanche sera la dernière occasion pour cette sélection de huiler les rouages de son jeu avant le lancement officiel de son aventure olympique, le 27 juillet contre le Brésil. Les Canadiens ont de leur côté prouvé que même sans Jamal Murray – resté en civil pour ce match – leur collectif reste redoutablement efficace. Et que son dauphin au titre de MVP de la saison NBA Gilgeous-Alexander (23 points, 5 rebonds, 5 passes décisives) a la main chaude et les soutiens sont toujours aussi vifs.