Bastien Vivès revanchard et grinçant dans sa nouvelle BD sur ses déboires
L’auteur sort ce 16 octobre La Vérité sur l’affaire Vivès, un album revenant sur ses déboires sur un ton satirique, après les accusations portées contre lui pour ses œuvres mêlant mineurs et pornographie.
Revanchard, grinçant, le designer Bastien Vivès prend le risque de se heurter La vérité sur l’affaire Vivès sa nouvelle bande dessinée satirique sur ses déboires après les accusations portées contre lui pour ses œuvres mêlant mineurs et pornographie. L’ouvrage, lignes noires sur fonds blancs, paraît ce mercredi 16 octobre, chez une nouvelle maison de bande dessinée, Charlotte Éditions.
L’auteur bénéficie d’un statut particulier, depuis décembre 2022. Le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême a alors annulé une exposition, en raison de « menaces physiques » faite contre lui. Puis le parquet de Nanterre ouvre le mois suivant une enquête préliminaire, confiée à la Brigade de protection des mineurs, pour « diffusion d’images pédopornographiques ». Cette affaire est toujours en cours, sans aucune poursuite à ce stade.
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Qui veut de la peau du turbulent et provocateur Bastien Vivès ?
En cause : trois œuvres dont Petit Paulqui a créé la polémique lors de sa sortie en septembre 2018. Le livre, qui met en scène un enfant au pénis disproportionné ayant des relations sexuelles avec des femmes adultes, a fait l’objet d’un rapport de l’association Face sur l’inceste. En février 2019, le parquet de Nanterre concluait que« absence de contrefaçon ». Les deux autres titres sont Les melons de la colère (2011), vague parodie de Raisins de colère où une adolescente paysanne est violée par plusieurs hommes de son village, et Décharge mentale (2018).
Scandaleux
Bastien Vivès soutient qu’il s’agit de fictions et de dessins, et qu’il n’y a donc pas de contrefaçon. « Je me retrouve dans quelque chose qui me semble très kafkaïen. On parle de représentations, de dessins, de personnages de fiction. Ou peut-être que les règles du jeu ont complètement changé, et je ne m’en suis pas rendu compte. »a-t-il déclaré à l’AFP. Pour plusieurs associations de défense de l’enfance, il existe au contraire, comme le prévoit l’article 227-23 du code pénal, « représentation d’un mineur » OMS « présente un caractère pornographique ». Qu’il s’agisse de dessins ou de fiction ne permet pas d’échapper à la loi, répètent ces associations.
La vérité sur l’affaire Vivès donne une version scandaleuse de ce qui aurait pu arriver à l’auteur : obligation de suivre un «cours anti-pédophilie» d’une semaine, où il dort dans une cellule ressemblant à un cachot délabré, puis un « cours de déconstruction de bandes dessinées »auditions devant des policiers retors, incarcération, harcèlement de la part d’éditeurs japonais qui lui demandent de devenir un « grand auteur de manga pédophile »…
« Dissident passif »
Sa manière de moquer un sujet sérieux, et à la limite de la posture de victime, devrait mal plaire à ses détracteurs. « Un virulent règlement de compte »selon le quotidien Libérer , « une manière de se présenter comme un glorieux résistant, un dissident passif et autoritaire, comme si ce genre de charge anti-woke n’était pas constamment véhiculée dans les médias ». « Je ne cherche à convaincre personne »insiste l’auteur. «Je suggère que nous en rions. Il y aura ceux qui en riront et ceux qui n’en riront pas.. Depuis l’annulation de l’exposition d’Angoulême, il n’en fait plus la promotion en France. « J’ai évité les événements publics, même si je compte revenir à Angoulême l’année prochaine. J’espère que les choses dans la communauté se seront calmées. Qu’aucun auteur ne pense que je suis un agresseur d’enfants.dit-il.
Lancement des Éditions Charlotte Charlotte Mensuel , auquel il collabore. Le premier numéro, paru le 25 septembre, comprenait entre autres un poème illustré de Michel Houellebecq, inédit. Mais il y avait un manque d’auteurs féminins. « On essaie d’en recruter, mais c’est compliqué car il porte mon nom. Les gens aujourd’hui, avant de se lancer dans quoi que ce soit, regardent qui d’autre existe pour ne pas être associés à telle ou telle personne.déplore Bastien Vivès. En pleine polémique, en décembre 2022, il présente ses excuses. Il a affirmé ne pas avoir « à aucun moment destiné à nuire aux victimes de crimes et d’abus sexuels » Et « condamner la pédocriminalité, ainsi que son apologie et sa banalisation ».