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Bassil à « L’OLJ » : L’heure est à l’unité, pas aux tensions internes

Bien qu’en cette période délicate la plupart des dirigeants et autres responsables et personnalités politiques réduisent leurs déplacements et leurs activités, soit pour des raisons de sécurité, soit en attendant que le paysage local et régional s’éclaircisse, le leader du Mouvement Patriotique Libre, Gebran Bassil, n’hésite pas à multiplier les réunions et à lancer des initiatives. Sa seule préoccupation, comme il l’a déclaré à l’OLJ, est de « renforcer l’unité nationale » dans ces moments douloureux, et de mettre de côté les tensions internes. Bassil estime que ce qui se passe au Liban et dans la région est bien trop important pour continuer à voir la situation uniquement à travers le prisme d’intérêts étroits.

Indépendamment de la justesse ou non de la décision d’ouvrir un front de soutien à Gaza depuis le Liban, ce qui se passe actuellement présente, selon lui, toutes les caractéristiques d’une guerre majeure, qui pourrait modifier l’équilibre dans la région. .

« Au Liban, ce qui est en jeu, c’est l’unité du pays pour le « lendemain », a-t-il déclaré. Les Libanais doivent faire preuve de solidarité dans la période actuelle, face à un ennemi qui agit avec une extrême violence, sans aucune ligne rouge et sans la moindre obligation de rendre compte de ses attaques. »

Pour le leader chrétien, il faut donc aujourd’hui soutenir les Libanais contraints à l’exode. « Dans les circonstances difficiles qu’ils traversent, s’ils se sentent rejetés, ils ressentiront de l’amertume et un sentiment de rage qui n’augurent rien de bon pour la période à venir », souligne-t-il. La solidarité est un devoir et il sera toujours temps ensuite d’en discuter en toute franchise… Mais, maintenant, il faut sauver le pays. »

C’est dans cette optique que Bassil a initié de nombreux contacts avec la plupart des dirigeants et partis politiques, les différents députés, ainsi qu’avec le patriarche maronite, Béchara Raï. Avec le président du Conseil, Nagib Mikati, il a été question principalement de la participation des ministres du mouvement CPL aux réunions gouvernementales. Bassil aurait reconnu que la situation est suffisamment grave pour justifier une telle participation, alors que l’ordre du jour de la réunion est directement lié à la situation générale. Mais pour les affaires courantes ou moins importantes, il n’est pas nécessaire que ces ministres soient présents. Mais c’est avec le président de la Chambre, Nabih Berry, que les discussions ont été les plus importantes car elles portent sur les possibilités d’élire un président dans les circonstances actuelles, pour protéger le Liban en lui donnant un chef d’Etat en exercice, ce qui permettrait de relancer les institutions étatiques grâce à la formation d’un gouvernement doté des pleins pouvoirs. Le Président de la Chambre a également modifié ses positions concernant le processus de l’élection présidentielle, acceptant de renoncer à un dialogue préalable ainsi qu’à l’exigence de la participation de tous les partis politiques et parlementaires à ces consultations si elles devaient avoir lieu. Selon M. Bassil, Nabih Berry aurait même accepté l’idée de se contenter de l’accord de 86 députés (nombre de députés requis pour le quorum constitutionnel) pour convoquer immédiatement une réunion parlementaire pour l’élection d’un président.

Certes, M. Berry a affirmé, dans ses dernières déclarations, qu’il préférait que le choix revienne à un président accepté par tous, capable de dialoguer avec toutes les parties. Cette position est considérée comme une avancée, surtout après le soutien déclaré du tandem chiite à la candidature du leader de Marada, Sleiman Frangié. Mais certains partis politiques, comme les Forces Libanaises et d’autres formations d’opposition, lui reprochent de ne pas déclarer ouvertement qu’il renonce à cette candidature, se demandant s’il ne considère pas Frangié comme « le candidat accepté de tous » et, au final, il aurait fait une concession verbale, mais creuse et sans contenu réel, Gebran Bassil, de son côté, ne veut pas s’arrêter à ces considérations, estimant que si nous commençons à entrer dans ces débats, nous n’arriverons à rien et nous commencerons à avancer. à nouveau en rond, comme c’est le cas depuis bientôt deux ans. « À moins que, derrière ces positions qui se veulent de principe, nous cherchions en réalité à entraver l’élection présidentielle… en attendant que le paysage régional se précise, » note-t-il.

Quoi qu’il en soit, le chef du CPL préfère contacter le plus de partis possible pour assurer un quorum de 86 députés et ainsi mettre en place les conditions nécessaires à l’élection d’un président. Des noms circulent, certains lui paraissent acceptables et d’autres moins. Mais, pour le moment, il ne veut pas entrer dans les détails, car, selon lui, le plus important est de sauver l’État et ses institutions dans un moment aussi critique. Il est également entré en contact avec Sleiman Frangié et avec le leader du Kataëb, Samy Gemayel, à cet effet. « Il n’est cependant pas question d’accepter un candidat uniquement pour combler le poste vacant à la tête de l’Etat, car la période est bien trop cruciale pour chercher à la résoudre à la légère », estime-t-il. . Il faut donc un président capable de défendre le Liban et les différentes parties doivent être conscientes de la gravité de la situation. » Avec le patriarche Raï, Bassil a certes évoqué la présidence, mais aussi l’importance de la solidarité communautaire dans cette période. Dans ce contexte, il a salué les homélies du Patriarche à ce sujet. Et d’affirmer : « C’est cette attitude qui doit poser les bases du Liban d’après, et ce Liban se construit aujourd’hui, malgré (ou à cause) de la souffrance, de l’angoisse et de la peur de l’avenir.

Bien qu’en cette période délicate la plupart des dirigeants et autres responsables et personnalités politiques réduisent leurs déplacements et leurs activités, soit pour des raisons de sécurité, soit en attendant que le paysage local et régional s’éclaircisse, le leader du Mouvement Patriotique Libre, Gebran Bassil, n’hésite pas à multiplier les rendez-vous et à lancer…

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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