L’histoire pouvait-elle être plus belle ? Les Jeux olympiques comme dernière compétition, lui qui s’était gravement blessé à Tokyo lors des qualifications (rupture totale du tendon du biceps), et une place en phase finale remportée d’un centième : le Français Bassa Mawem a soigné le scénario de sa qualification ce mardi au Bourget. C’est un moment incroyable, a expliqué le septuple champion de France de 39 ans. Belle qualification, un beau duel où je ne suis pas parti vainqueur et j’ai réussi à le rattraper à la fin pour aller taper un centième de moins. C’est de la classe, ce genre de duel » L’Ukrainien Yaroslav Tkach, battu d’un centième de seconde après s’être vu devant tout le parcours, n’en dira pas autant.
« J’ai vu ma tête géante dans les tribunes, des banderoles « Bassa » partout. On m’avait prévenu que ça allait être la folie et c’est vraiment la folie »
» Bass’, il n’est de loin pas le plus rapide mais par contre, dans les duels il a de l’expérience et il sait gérer, résume l’entraîneur de l’équipe de France de vitesse, Sylvain Chapelle. Il est en retard tout au long du parcours, mais à la fin, il gagne. Il sait faire et il sait gérer. La combativité, la colère… et au début on voit qu’il est imperturbable, tout le monde crie son nom et il est concentré. »
Dès ses deux premiers runs, on le sentait dans le coup : le Néo-Calédonien s’est même permis de battre son record personnel à deux reprises (5.18 puis 5.16). Il l’égalera à nouveau lors du duel final pour assurer sa place. Etre aux JO a été une belle réussite, car 14 places mondiales, ce n’est rien. Je sais que je suis dans le top 8, maintenant je vais essayer de faire de mon mieux, mais avant tout, un grand merci au public français qui m’a permis de faire ce buzzer comme il se doit. J’ai vu ma tête géante dans les tribunes, des banderoles « Bassa » partout. On m’avait prévenu que ça allait être la folie et c’est vraiment la folie. Il faut savoir s’en servir, et c’est ce que j’ai su faire pour aller le plus vite possible. »
Le record de France dans la poche
D’autres sont évidemment allés plus vite que lui, à l’image de l’Américain Sam Watson, tout juste 18 ans, qui a porté son propre record du monde à 4″75. Une performance que Bassa Mawem (6e temps du jour) revient avec recul et admiration : » J’ai grandi avec la discipline, être présente avec ces jeunes inspirants et que j’ai pu inspirer, c’est un grand privilège pour moi. Finir en finale avec eux, c’est fou pour eux, comme c’est fou pour moi. . «
La fin de sa carrière sera finalement fixée à jeudi après-midi, mais son entraîneur a prévenu : « Il faudra qu’on aille le chercher. » Il y aura encore sur sa route, en finale, le redoutable Indonésien Veddriq Leonardo, auteur du 2e temps du jour (4.79).