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Basket : les choix forts de Collet, Cordinier en feu, les VIP de la honte… Favoris et forfaits après France-Canada

Au-delà du résultat final, découvrez ce qui a retenu l’attention de notre journaliste mardi à Bercy pour le quart de finale entre les Bleus et le Canada (82-73).

Envoyé spécial à Bercy

Il fallait un miracle, ou du moins une révolte, une prise de conscience, un renouveau. Et les Bleus l’ont fait. Ils ont battu le Canada (82-73), mardi, à Bercy, en quarts de finale des Jeux olympiques. Prochain rendez-vous ? Jeudi à 17h30, toujours sur les planches de l’Accor Arena, pour une demi-finale en forme de revanche contre l’Allemagne.

FAVORIS

Collet a tiré les bonnes ficelles

Il y avait urgence. Apparaissant passif sur son banc et dans ses choix, tâtonnant dans ses orientations et rotations, s’enfermant dans l’idée de faire fonctionner le duo Wembanyama/Gobert, Vincent Collet jouait gros face au Canada. En poste depuis 2009, le sélectionneur de l’équipe de France a de la ressource, il l’a démontré. Cela a commencé par des choix forts dans le cinq, avec Gerschon Yabusele (22 pts) et Isaïa Cordinier (20 pts) à la place de Rudy Gobert et Evan Fournier. Yabusele pour permettre à Victor Wembanyama de débuter dans le 5 et mettre le bocson dans le plan défensif canadien, Cordinier pour donner le ton en défense. Bien vu. Collet a aussi demandé à insister à l’intérieur, avec ledit Yabusele et Mathias Lessort. Enfin et surtout, il a (enfin) resserré ses rotations, avec Matthew Strazel et Nando De Colo non utilisés, Rudy Gobert (blessé ?) et Bilal Coulibaly très peu. Et il y avait aussi le « discours de l’homme » par Vincent Collet, dit Fournier, celui qui a remobilisé un groupe perdu. Tout va bien.

Le cordonnier donne le ton

Isaïa Cordinier n’est pas le nom le plus résonnant de l’effectif, pas le joueur le plus talentueux ni le plus flashy. Mais quand il s’agit d’enfiler la salopette, d’être intense et combatif, d’être dur, le natif de Créteil se démarque. Impeccable depuis le début du tournoi, il a été promu dans le cinq face aux Canadiens. Une réussite totale. Il a donné le ton. Un chien en défense, un chien en attaque. Il n’a pas peur, pas peur. Et ses qualités athlétiques sont telles qu’il peut régaler le public et galvaniser ses coéquipiers avec des dunks puissants. Mardi, le joueur de Bologne a ajouté son adresse à tout ça : 4/4 à longue distance et 20 points au total, un nouveau record personnel en équipe de France. Un vrai symbole de ce que veut et doit être cette équipe de France. On aime ça.

Fournier si embrayage

Interrogé sur les chances de qualification de la France, Evan Fournier a répondu ainsi après l’Allemagne : « Eh bien oui, vous êtes sérieux les gars ? On a perdu un match, ça fait mal, mais on sera à Paris, on fera un meilleur match. On est équipés pour faire de grandes choses. On doit les faire. ». Il semble qu’il avait raison. Et le Francilien, en clair-obscur depuis le début de l’été, « pas dans le meilleur état d’esprit » et en manque de repères, a sorti le grand jeu au meilleur moment. Parfait dans son implication et ses tâches d’ombre dès son entrée en jeu, en sortie de banc, Fournier a aussi et surtout mis le couvercle sur ce match. 12 de ses 15 points ont été inscrits dans le dernier quart-temps, et même dans les 3’48 dernières minutes du match. Vous avez dit clutch ? Et il y a eu ce panier fou à 55 secondes du buzzer, celui qui a enterré les derniers espoirs canadiens, des 12 mètres. « C’était plus pour faire plaisir au public, c’était la partie amusante du match »Il sourit. Un panier pour l’histoire.

Les bleus retrouvés

Vincent Collet a peut-être tiré les ficelles, mais il n’est pas dupe : « Avant la tactique, c’est d’abord notre cœur et notre état d’esprit qui sont les premiers responsables de cette victoire. Après, on fait des choses, on peut se préparer, mais on avait aussi préparé des choses vendredi (contre l’Allemagne, défaite 71-85). Le problème, c’est aussi l’engagement avec lequel on fait ces choses-là. »« Nous avons retrouvé les Bleus, ceux que nous espérions voir depuis le début de la compétition, depuis le début de l’été en fait. Une équipe, une vraie équipe, une bande de chiens de casse prêts à se dépouiller sans ego, sans penser à autre chose qu’au bien collectif. De la bagarre, de la dureté, de la rudesse. Bref, tout ce dont nous avions parlé avant le match, nous ou les experts que nous avions interrogés. Il fallait encore le faire. Et les joueurs de l’équipe de France l’ont fait. Au meilleur moment. »

COUP DE GRIFFE

Les VIP de la honte

Combien étiez-vous prêt à payer pour remplir les tribunes de Bercy et regarder France-Canada ? Beaucoup ? Et vous n’en avez peut-être pas eu l’occasion, même si vous étiez prêt à débourser beaucoup d’argent. Sachez que certains ont pensé que c’était une bonne idée de ne même pas venir alors qu’il suffisait de se présenter. La tribune VIP n’était pas pleine mardi. Quelques dizaines de places étaient gratuites pour ce match à guichets fermés. 12 258 spectateurs, et des milliers d’autres sont restés sur le carreau. Quand on sait que les matchs des Bleus se sont déroulés à guichets fermés à Lille (27 000 places), ce n’est pas étonnant. Ce qui est plus surprenant, c’est la taille de cette tribune et ces gens qui ne sont pas vraiment passionnés.

« Wemby » a une marge de progression

Soyons clairs, aucun joueur de l’équipe de France n’est à blâmer après ce match, pas même Franck Ntilikina et ses cinq turnovers ou Andrew Albicy, et son +/- à -8. Et encore moins Victor Wembanyama, exceptionnel en défense mardi. Le prodige de San Antonio n’a cependant pas assumé son statut sur le plan offensif. Une prestation indigne de son talent dans ce domaine, avec 7 points à 2/10 et 3/6 aux lancers francs. Les 5 passes décisives améliorent le bilan, mais ce n’est évidemment pas suffisant. Il y a une différence entre les contacts que l’on peut avoir en saison régulière NBA et ceux auxquels on est confronté en Euroligue ou en l’occurrence en basket Fiba. « Wemby » Il vaut mieux le voir dès maintenant. Mais cela ne l’empêchera peut-être pas de hausser le ton jeudi…

Brooks et Murray pèsent sur le Canada

On savait que les Blues pouvaient presser à l’intérieur, sachant que les Canadiens manquent sérieusement de gabarit. On n’imaginait cependant pas que l’excellent Shai Gilgeous-Alexander (27 pts) serait aussi seul en attaque. Certes, RJ Barrett était là avec ses 16 points. Mais le Canada comptait évidemment beaucoup sur le champion NBA Jamal Murray et Dillon Brooks pour le soutenir. Raté. Le Nugget a terminé avec 7 points à 2/13 au tir, 3 pertes de balle, tandis que le Raptor a terminé avec 2 petits points à 1/9 au tir, 2 pertes de balle. C’est trop peu pour des joueurs majeurs.

Jeoffro René

I photograph general events and conferences and publish and report on these events at the European level.
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