Au-delà de la victoire française contre l’Allemagne (73-69), jeudi, à Paris, en demi-finales des Jeux olympiques, découvrez ce qui a retenu l’attention de notre journaliste.
Envoyé spécial à Bercy
FAVORIS
Les Bleus ont encore réussi !
Après une préparation inquiétante, deux victoires peu rassurantes aux JO et une claque contre l’Allemagne (71-85), les Bleus ne menaient pas large. Et le miracle s’est produit. Ils ont « appuyé sur un bouton« , a déclaré Evan Fournier, afin de mettre les ingrédients en place pour écarter le Canada (82-73) en quart de finale. La question était de savoir si l’embellie n’était que temporaire. Non. Ils ont récidivé contre l’Allemagne championne du monde (73-69) en demi-finale. Une performance défensive de haut niveau. Mis à part les cinq premières minutes (2-12, puis 18-28), ils ont été irréprochables dans leur engagement, leur combativité et leur agressivité. C’est fort. Ce sont les vrais Bleus.
Cordonnier, on n’a plus les mots
Après sa démonstration face au Canada, on espérait revoir Isaïa Cordinier au même niveau en termes d’intensité et défensivement. Mais pas forcément en attaque. Et pourtant… Après ses 20 points de mardi, le natif de Créteil en a collé 16 aux Allemands. Des points importants, une attitude qui porte quelque chose pour l’équipe de France. De la spontanéité, de la confiance et de la passion. Vincent Collet a bien fait de lui maintenir sa confiance.
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Collet, la masterclass
Certains l’ont enterré un peu trop vite. On a vu, lu ou entendu que Vincent Collet n’était pas à la hauteur, qu’il n’avait jamais entraîné au niveau auquel évoluent ses joueurs dans leurs clubs. N’importe quoi. Bien sûr, le coach normand n’est pas exempt de tout reproche concernant la première partie du tournoi. Mais remettre en question son niveau, oublier son CV à la tête des Bleus… Une chose est sûre : Collet a mis tout le monde d’accord après les deux derniers matches. Les rotations ont été bien senties, les choix acceptés par les joueurs et il faut reconnaître son fabuleux talent en matière de défense. Un maître. Ses ajustements en cours de jeu ont fait la différence. Maintenir l’Allemagne de Dennis Schröder et Franz Wagner sous les 70 points est une référence. Chapeau bas. Seulement huit points encaissés dans le deuxième quart-temps !
Yabusele et Lessort, trop puissants
On connaît les qualités de puissance et d’agressivité de Guerschon Yabusele et Mathias Lessort. On sait que le secteur intérieur est dominant. Il avait parfaitement fonctionné face aux petits intérieurs canadiens. On se demandait si les deux bûcherons français auraient le même impact face à l’Allemagne, mieux coachés, plus gros et plus lourds. Plus vicieux aussi. Et bien oui. Yabusele est crédité de 17 points. 10 pour Lessort. Ils représentaient un problème insoluble pour les Allemands des deux côtés du parquet, eux qui n’arrêtaient pas de les attaquer encore et encore. Forts.
Bercy en feu
Il faut avouer que le stade Pierre-Mauroy nous manque un peu. 27 000 spectateurs fous de basket, on y prend goût… Mais il faut aussi reconnaître que Bercy est une magnifique arène de basket. Et côté ambiance, le public parisien n’a rien à envier à celui de Villeneuve d’Ascq. Jeudi, l’arène parisienne était en ébullition. Une ambiance de feu. Magique. Et les longues minutes de communion entre le public et les joueurs… Délicieuses. Demandez à Kevin Durant ce qu’il en pense, en attendant la grande finale de samedi : «Ce sera encore un combat acharné. Surtout ici, il y aura une ambiance énorme. À Paris, c’est l’une des plus grandes ambiances que j’ai connues dans le basket-ball FIBA. J’ai hâte d’y être. »L’ailier de l’équipe américaine n’est pas le seul…
COUP DE GRIFFE
Wembanyama toujours sans adresse
Bis repetita. Face au Canada, Victor Wembanyama s’est montré précieux en défense, un secteur dans lequel « il fait des choses que personne d’autre sur la planète ne fait« , a déclaré Matthew Strazel. En attaque, il a marqué 11 points. Mais il n’a réussi que quatre de ses 17 tirs. Ce n’est évidemment pas suffisant. À 20 ans, il apprend encore le haut niveau FIBA. On attend toujours qu’il prenne feu. Samedi (21h30) contre les Avengers américains, en finale ? Difficile d’imaginer un exploit face à LeBron James et compagnie sans un grand Wembanyama dans tous les secteurs.
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Schröder et Wagner sous verre
Les deux stars allemandes avaient inscrit 52 points pour les Blues vendredi dernier. Ils n’en ont inscrit que 27 jeudi, dont 17 pour Dennis Schröder et 10 pour Franz Wagner. Une sécheresse. Cela tient évidemment en grande partie au travail défensif exceptionnel de la France et au scouting du staff, mais l’Allemagne attendait plus des deux joueurs NBA, c’est sûr.
Gobert déclassé
L’excuse de la blessure à la main ne tient plus. Si Rudy Gobert a joué aussi peu contre l’Allemagne qu’au Canada, c’est un choix de Vincent Collet. Rien que ça. Et c’est parce que le sélectionneur préfère le talent de Wembanyama et l’agressivité de Yabusele et Lessort. Le quadruple meilleur défenseur de l’année en NBA est déclassé. C’est clair, c’est clair. Pour le plus grand plaisir de son meilleur ennemi Draymond Green, qui s’en régale à la télévision américaine. Les qualités du Picard ne sont pas remises en cause. Même s’il en fait (beaucoup) trop et trop mal sur le plan offensif. Simplement, son profil ne colle pas au jeu dynamique des néo-Bleus.
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