Le Premier ministre Michel Barnier a invité les deux ministres à Matignon jeudi 26 septembre au petit matin dans l’espoir d’apaiser les tensions entre la place Beauvau et Vendôme. « Il est normal que des débats aient lieu et que les points de vue diffèrent, mais c’est moi qui décide en fin de compte »il a rappelé en substance, selon les informations de l’Express. L’entourage des deux ministres assure que cette rencontre, prévue de longue date, visait à préparer le discours de politique générale du Premier ministre, attendu le 1er octobre, et qu’il ne s’agissait en aucun cas d’un « recadrage ».
Cependant, lors de cette réunion, chacun des ministres a présenté sa vision dans le but d’enrichir le discours politique général. Attentif, Michel Barnier prenait des notes par moments. Bruno Retailleau a souligné l’importance de ne pas se limiter au cadre pénal actuel et a appelé à prendre du recul par rapport à l’actualité, notamment en évoquant l’affaire des Philippines, qui soulève de nombreuses questions sur le laxisme de la justice. Didier Migaud a quant à lui rappelé les réussites de la justice pénale en place.
Quelques jours plus tôt, le 23 septembre, Bruno Retailleau avait déjà pointé, lors de son passage sur TF1, un « droit à la non-exécution des peines ». De manière presque synchrone, Didier Migaud a répondu sur France 2 : « Il doit savoir que la justice est indépendante dans notre pays, et qu’elle est un pilier fondamental de la démocratie. » Cet affrontement verbal s’est poursuivi à distance le lendemain, où Retailleau a réitéré son appel à des réformes législatives tandis que Migaud a assuré que le « laxisme de la justice » n’existait pas. Une affirmation rejetée par 80% des Français.